Mais quand il s'agit d'Emmanuel Macron, une telle prodigalité ne choque pas.
L'ancien membre de la commission Attali, auteur d'un rapport ultra-libéral et anti-écologique commandé par Sarkozy, le conseiller n°1 du président Hollande, puis son ministre de l'économie, claque en un jour le salaire mensuel d'un-e salarié-e modeste, récolte des dizaines de millions d'euros à la City de Londres en un week-end, et fait héberger son mouvement par l'un des pontes du capitalisme français sans que cela n'émeuve les médias du CAC 40.
En l'occurrence, cet ancien haut fonctionnaire pantouflard et spécialiste des fusions-acquisitions qui généralement spolient une entreprise de ses brevets, la laissent péricliter et réduisent au chômage les travailleurs, bénéficie d'un soutien médiatique rarement vu en France qui confine au culte de la personnalité.
De plus, le rassemblement inédit de politiciens marginaux, j'allais dire d'opportunistes issus du PS, de l'écologie, du centre droit, de la droite classique et de d'organisations marginales lui donne une certaine dynamique politique, savamment entretenue par lesdits médias.
Ces médias dominants, à 90% détenus par des milliardaires, préfèrent mettre en scène la vie de Macron et de son couple à base d'anecdotes plutôt que s'intéresser à ses potentielles casseroles, ses contradictions, ses déclarations mystiques et son programme.
D'ailleurs, côté programme, les points qu'il dévoile avec parcimonie sont dans la continuité des politiques mises en œuvre depuis plus d'une vingtaine d'années, dans la droite ligne de son bilan au gouvernement : régression sociale avec la banalisation du travail dominical et du travail de nuit, soutien inconditionnel à la loi El Khomri, totale ignorance des enjeux écologiques avec les bus Macron, privatisations des aéroports, etc. Hormis quelques promesses au plan institutionnel pour moraliser la vie politique, son projet a un arrière-goût de déjà vu ici et ailleurs.
Aussi, dans un contexte politique délétère, le PS étant à l'agonie après le quinquennat de Hollande, la droite classique usée et démonétisée avec les affaires Fillon, Macron incarne le seul atout de la caste oligarchique pour accroitre ses privilèges et imposer de nouvelles réformes de régression sociale durant les 5 prochaines années.
Ainsi, la relative jeunesse de Macron célébrée par de vieux éditocrates indéboulonnables donne l'illusion de la nouveauté pour faire le job jusqu'en 2022. Mais, lui aussi en ressortira lessivé, laissant le champ libre à l'extrême droite.
Il n'est donc pas étonnant que la caste oligarchique, via les médias du CAC 40, appuie aujourd'hui avec une telle opiniâtreté et une telle débauche de moyens le Macron tout en banalisant la représentante de l'extrême droite.
Pas étonnant, non plus, qu'après un tel lavage de cerveau médiatique, certains comptent voter Macron pour échapper au pire...
Mais, une fois que le fascisme souriant de la finance incarné par Macron, après Chirac, Sarkozy et Hollande, l'aura emporté et, qu'au bout de 5 ans, les citoyens seront dépouillés de leurs droits-créances [1] , viendra le tour du FN qui limitera nos droits-libertés pour préserver coûte que coûte les privilèges de la caste oligarchique...
[2]
Notes
[1] définis par les articles 5, 10 à 15 du préambule de la Constitution du 27 octobre 1946
[2] image issue du blog Pensez Bibi
Commentaires
Je suis désolé, mais je trouve tout à fait normal que le bel Emmanuel fasse la une d'un grand journal scientifique : http://www.acrimed.org/Sciences-et-...
Tout cela est bien normal
Il faut accepter la modernité !
Cet emballement des milieux financiers derrière Macron me fait penser à l'élection en 2015 de Mauricio Macri en Argentine.
Tout est puissamment orchestré pour nous enfumé. Hélas, souvent c'est le faible qui s'y prête. Par peur, par lâcheté, par esprit de "confort". On n'est pas sortis de l'auberge, mais que cela ne nous empêche pas de mettre un pied devant l'autre. c'est à la fin qu'on fait les comptes.
Le Point, hebdo gauchisant, fait voter ses lecteurs sur internet. http://www.lepoint.fr/sondages/pour...
Bon, on sait bien les limites de l'exercice. Mais cela indique tout de même des tendances. Je suis étonné de voir Fillon collé à 18% (c'est Le Point, pas Politis ou l'Humanité !) et Mélenchon caracoler à 35%. Macron s'y traîne toujours à 13%. On se souvient de la campagne Lecanuet en 1965... qui a fini à 15% quand la presse le voyait au 2e tour.
Science et Avenir, nosconsolations ?
Il faut dire que des publications de ce genre sont à Nature ou Pour la Science, par exemple, ce que Gala est à Politis ou au Monde Diplo. Voilà voilà voilà.
Il est temps que la France rentre dans le 21e siècle. Macron est celui qui modernisera ce pays, il apporte de l'oxygène en se voulant avant tout pragmatique, efficace, professionnel et ça demande des moyens financiers. A la différence des autres candidats il ne prend pas l'argent du public mais de privés via des dons. Il veut remettre ce pays au travail, lui redonner la confiance, faciliter les démarches pour des jeunes qui veulent se lancer dans la création d'un projet. Sortir enfin des dogmes qui étouffent ce pays, qui freinent toute initiative. Le combat n'est plus celui du 19e siècle mais du 21e siècle. Etre humaniste, socialiste que sais-je, c'est de donner du travail pour relancer l'économie, de surcroit un meilleur pouvoir d'achat, et non laisser les gens dans un assistanat sans espoir d'un retour à l'emploi. Les bonnes âmes qui voient le péché partout, qui dénoncent du matin au soir le fric sont eux-mêmes des nantis qui ont souvent la garantie de l'emploi, qui vivent dans les beaux quartiers, et qui peuvent se permettre le luxe de critiquer. Regardez aussi les patrimoines pas "dégueus" des socialistes et de Mélenchon, de bons "socialistes" encartés; la haute fonction publique paie bien et c'est tant mieux pour eux, à moi ça ne m'enlève rien (enfin un peu de ma poche de contribuable) Mais soyez un peu tolérants pour ceux qui ne pensent pas comme vous mais qui pensent à sortir le pays d'un marasme mortel. Nous sommes tous sur le même bateau.
Nosconsolations : c'est une évidence... :)
Robert, ces médias adorent ceux qui portent le ni gauche ni droite et TINA.
Lediazec, j'espère que le phénomène Macron disparaitra comme un nuage de fumée.
Hubert, un phénomène médiatique survalorisé par les sondages ? Nous verrons bien.
Bab, ce n'est probablement pas la première fois que S & Avenir consacre un numéro à une comète.
Pat : Le fait de critiquer Macron signifie que je suis intolérant... Bizarre !
Libre à vous de croire en un Sauveur, en un homme providentiel. Vous dites : "pragmatique, efficace, professionnel, remettre ce pays au travail, lui redonner la confiance, faciliter les démarches et Sortir enfin des dogmes". Je respecte vos idées, mais ce ne sont que des éléments de langage creux.
Le propre d'une idéologie dominante comme celle du capitalisme néolibéral, c'est que beaucoup ne se rendent pas compte que c'est une idéologie. Et Macron est l'un de ses chantres.
Les idées de Macron sont au pouvoir depuis près de 30 ans : TINA.
Remettre le pays au travail ? Concrètement, ça donne quoi ? Uber, la loi El Khomri, la banalisation du travail de nuit pour faciliter le dumping social, et d'autres choses bien pires si votre champion revient au pouvoir. L'esclavage ? Pourquoi pas, sortons des dogmes !
Quant au 19ème siècle, nous en étions sortis grâce aux luttes du mouvement ouvrier au 20ème siècle, mais il faut bien se rendre compte que nous y revenons à force de lois de régression sociale...
Vous parlez d'assistanat. Encore un élément de langage de droite, comme si les salariés qui se retrouvent au chômage à cause de délocalisations et de sociétés bradées comme Alstom (un vrai scandale) mènent la belle vie avec leurs allocs puis leur RSA. C'est une honte de pointer du doigt des victimes. Il est étonnant que vous n'évoquiez pas l'évasion fiscale qui coûte près de 80 milliards d'euros par an.
Les premiers assistés de ce pays forment une classe sociale (et oui la lutte des classes existe), c'est l'oligarchie qui bénéficie de niches fiscales, c'est les actionnaires des entreprises du CAC 40 qui se régalent avec les 40 milliards d'euros annuels du CICE.
Ensuite, vous y allez de votre discours populiste comme si Macron était issu du prolétariat et vivait dans un quartier populaire. Oui les élus s'enrichissent, mais pas forcément illégalement ou immoralement. Etre élu, cela paie bien. La haute fonction publique aussi, mais c'est que dalle par rapport au secteur privé et les retraites en or, les parachutes dorées et les rémunérations démentielles. Je vous rappelle que Mélenchon appelle à une constituante et à une échelle des salaires de 1 à 20 dans chaque entité, sans parler d'un strict respect des 35 heures, pour que les heures supplémentaires soient rémunérées à leur juste valeur.
Voyez-vous ce qui me distingue d'un néolibéral de droite, c'est que j'estime que la question sociale est centrale. Et voyez-vous, si l'égalité salariale homme-femme était effective, elle permettrait de financer la retraite dès 60 ans à 40 annuités...
Ce qui est intolérant c'est de traiter Macron de fasciste
Macron est bien pire que fasciste : il est un capitaliste. Et Des Pas ne l'a pas traité de fasciste, c'est vous qui l'inventez pour les besoins de VOTRE cause. Pas bien. Et s'enrichir sur le dos des autres comme les financiers et leurs obligés : pas bien non plus.
Avec cette réponse vous n'êtes pas Pat, vous êtes mat.
"Macron est celui qui modernisera la France" comme Lecanuet en 1965: "Un homme neuf, une France en marche"...Ou Pompidou en 1969: "Le changement dans la continuité" repris par Giscard en 1974..Macron n'a rien inventé !! Comme ses prédécesseurs, il nous vend du vent, fait des propositions qui ressemblent à des slogans. Cela fait 45 ans que j'entends ce mot "modernité" dans les discours politiques et dans ce laps de temps où le pays à plus que doublé sa richesse, les cotisations patronales et l'impôt sur les Sociétés ont baissé de 20%, et les acquis sociaux rognés d'une législature à l'autre.
Pat, vous lisez mal. Pour être clair, TINA dont il ne veut pas rompre profite politiquement à l'extrême droite...
Bab, c'est un capitaliste, mais je pense qu'il convient de faire des distinctions.
Robert, l'autre jour, j'ai entendu Lordon, peut-être chez Mermet (?) affirmer que la modernité était un argument creux, une sorte de leitmotiv des néolibéraux.Pourrir la vie des gens en la rendant plus dure, quelle modernité, non ?
Tu es intolérant et grossier Steph, faut te faire une raison :p
Arthurin, il paraît :)