une ténébreuse affaire...

un léger décalage...

Billet

Ces derniers jours, la une des médias est monopolisée par Clearstream.

Cette affaire révèle 3 choses :

_La face obscure du pouvoir : il semblerait qu'à la tête de l'Etat, ou pas très loin, on use de méthodes indignes d'un Etat de droit, au nom d'intérêts supérieurs que le citoyen lambda ne maîtrise pas. Il arrive à ce même pouvoir, quelle que soit sa couleur politique de laisser filtrer certaines informations pour manipuler médias et opinion publique... Parfois, ces tentatives se retournent contre leur(s) auteur(s): demandez au trio infernal, Chirac-Villepin et Sarkozy... Ces pratiques ne sont pas une découverte en soi, mais on pensait qu'elles étaient révolues...

_L'emballement médiatique ou l'aveuglement des médias: l'information médiatique s'apparente à un clip publicitaire. Les médias ne prennent plus le temps de traîter en profondeur une information, d'enquêter, de s'interroger, de remettre en cause certains faux-semblants et d'éclairer ainsi le public. Ils passent sans s'attarder d'une actualité à une autre, et lui réservent le même traîtement formaté. Avant-hier la grippe aviaire, hier le C.P.E., aujourd'hui l'affaire Clearstream, et demain ? L'affaire Clearstream est une véritable leçon de choses : les médias ont omis de traîter l'essentiel...

_L'opacité des circuits financiers : Clearstream serait une de ces "machines" qui participent au blanchiment de l'argent sale pour le réinjecter ensuite, selon le journaliste-enquêteur et romancier Denis Robert. Par argent sale, nous désignons les fruits du trafic de drogue, les pots-de-vin remis à des hommes ou à des partis politiques, ou encore le financement des réseaux terroristes. Les médias sont restés étrangement silencieux. Pourtant, là se situent de véritables enjeux pour des démocrates soucieux de la liberté d'expression, de la transparence et de la sécurité... Les médias pouvaient enquêter sur cette officine luxembourgeoise, se demander aussi pourquoi l'Union Européenne tolère en son sein des paradis fiscaux, ou encore, comment se fait-il que les marchés financiers demeurent aussi opaques...

Bref, ces 3 points prouvent à quel point Clearstream demeure une ténébreuse affaire malgré les lumières du show médiatique. N'est pas Balzac qui veut !