le pot-pourri

un léger décalage...

Billet

M

A chaque fois que nos pas s'approchent de cette "oeuvre" démesurée, nous restons perplexes. Cela fera bientôt 10 ans que ce monumental pot, au piédestal non moins gigantesque, est érigé devant le Centre Beaubourg. Certes un pot, c'est le pot de Raynaud (Jean-Pierre, pas Fernand) mais encore ? Le touriste d'un pays totalitaire pourrait imaginer qu'auparavant l'énorme statue d'un tyran se dressait, style Kim Il- Sung, et qu'il a fallu la remplacer. Parfois, on se dit qu'il symbolise l'ère du vide, le règne de l'apparence et de la communication... "Hé coco, tu prends ce que tu as sous la main, un pot par exemple, tu le plaques de feuilles d'or, ensuite le plus dur, c'est d'imaginer un concept fumeux pour le vendre au milieu de l'art! ". Ce pot est une pâle resucée de l'urinoir de Marcel deschamps en 1917, ou des boites Brillo d'Andy Warholl dans les années 60. Avec le temps, peut-être sera-t'il remisé dans la même catégorie que les oeuvres représentatives de l'art pompier du XIX ème siècle ? Un art officiel, copieur, académique, pesant, stérile et sans âme, à l'exact opposé des mouvements artistiques novateurs de son temps...