Depuis un an, l'émission dérive tout doucement. Quand P. Meyer fit son outing en faveur de Bayrou, nous n'en fûmes guère étonnés tant on sentait une certaine intimité de pensée avec Jean-Louis Bourlanges. Ce dernier, inamovible député européen centriste (depuis 1989) soutenait F. Bayrou et son programme, en particulier le volet budgétaire. Il a suffit d'une nuit de mai 2007 pour que Jean-Louis Bourlanges, et ses amis du Nouveau Centre, soutiennent Sarkozy dont ils n'avaient jusque-là de mots assez durs.
Et depuis, l'esprit public a continué de dériver jusque dans les eaux de la sarkozie triomphante. Dimanche dernier,le débat l'émission s'est résumée à d'insipides échanges qui approuvaient la réforme des régimes spéciaux des retraites (et celle programmée pour 2008-2009). C'était rigolo affligeant d'entendre ce long monologue récité par les P. Meyer, J. L. Bourlanges, Max Gallo, Yves Michaud et Eric Le Boucher. Sans parler de ce ton docte et solennel, et de ces renvois d'ascenceurs....
Unanimisme de bon aloi et conformisme néo-libéral caractérisent désormais l'émission. Il y a encore deux ans, l'animateur vedette aurait invité quelqu'un pour apporter la contradiction sur un sujet si sensible. Aujourd'hui, n'y pensez plus, le pluralisme politique n'est pas de mise. "L'esprit public" est sur la voie de la normalisation...