Chacun sait que d'immenses artistes comme Bruel, Lavoine et Macias menacent de ne plus aller à Rolland Garros et au Parc des Princes sont au bord de la mendicité même s'ils figurent depuis des décennies au top des tops 50. La raison : internet ! Les barbares internautes ne cessent de télécharger leurs oeuvres complètes! Il faut la voir, la racaille la jeunesse échanger dans les cours de récrée les mp3 téléchargés en toute impunité !
Enfin, grâce à cet accord, nos capitaines de l'industrie musicale conservent leurs rentes de situation , la culture est sauvée en France. Nul doute que notre cher omniprésident pourra exporter ce modèle et signer, lors de ses voyages à l'étranger, de gros contrats d'une dizaine de milliards d'euros pour écouler les stocks d'invendus vendre les meilleurs alboumes des artistes précités.
Mais, M. le Président, le champ d'application de cet accord est bien trop étroit. Vous devez l'étendre à deux autres secteurs.
L'industrie des logiciels informatiques:
L'autre jour, B. Gates et S. Jobs râlaient contre ces logiciels dits libres qui menacent leurs sociétés respectives. En deux mots pour résumer la situation, des zozos post soixante-huitards créent et diffusent gratuitement des logiciels dont le code source la recette de fabrication est à la disposition de tous afin que chacun puisse les améliorer. De tels comportements sont la preuve vivante que la proprété privée et les brevets sont menacés. Les logiciels libres sapent les fondements du capitalisme. On ne peut pas laisser des logiciels comme Mozilla, OpenOffice ou Linux concurrencer déloyablement des entreprises comme Microsoft ou Apple.
Les médias :
La presse écrite est en crise depuis plus d'une décennie. Les journaux en ligne de diverses associations et les blogs d'individus indépendants remettent en cause la vie même des médias. Ces blogs diffusent parfois plus rapidement l'information. Certains dénigrent systématiquement les médias établis. La situation est devenue intolérable et incontrôlable. La République ne peut laisser des bandes d'amateurs jouer avec l'information. Il en va de la survie de nos grands groupes médiatiques qui ne peuvent lutter contre une concurrence si déloyale, gratuite et libre qui plus est !
Alors, M. le Président, encore un effort pour civiliser l'internet.