2007 sans regret

un léger décalage...

Billet

Que retiendrons-nous dans quelques années de 2007 ? Quelques images et quelques mots, en gros trois choses.

1 la défaite de Ségolène Royal ou le naufrage des gauches :

_le PS est devenu un parti de supporters et de notables. Le choix de Royal était opportuniste, exclusivement fondé sur des sondages d'opinion favorables. L'absence de cohérence entre le programme socialiste et le mécano de Royal reflète les divergences internes entre libéro-sociaux, style Valls ou Rocard, qui ne croient plus au rôle régulateur de l'Etat, et les autres, comme Mélenchon ou Fabius. La candidate d'un PS divisé et tiraillé de toutes parts ne pouvait que perdre.

_L'absence d'une gauche tribunicienne a été doublement fatale. Au niveau des idées et d'un strict point de vue comptable. PC, partis trotskistes traditionnels et mouvance altermondialiste ont été incapables de se mettre d'accord sur un(e) candidat(e) qui aurait porté une sorte de programme commun. Parties à l'abordage, ces différentes chapelles ne pouvaient espérer rassembler et enclencher une dynamique : l'extrème gauche ne pèse pas dans le débat. L'extrème droite a compris cela en fondant le Front National. Dès que le FN a obtenu en moyenne 10 % des voix, le débat politique s'est focalisé sur ses thèmes de prédilection. Sarkozy doit en partie son élection au Front National : il s'est droitisé pour attirer les électeurs du FN, et il disposait d'un réservoir de voix au soir du 1er tour.

2 L'éclatement du centre :

L'UDF, la formation créée par Soisson et VGE, une et unie n'est plus, scindée entre le Modem de Bayrou et le Nouveau Centre fidèle à l'UMP. A l'issue du 1er tour, Bayrou a franchi le rubicon en ne soutenant pas Sarkozy, Sa démarche est gaullienne, mais pourra-t'il faire vivre son mouvement entre deux présidentielles et espérer emporter la prochaine présidentielle ? Bayrou risque de manquer à la fois de relais (trop peu d'élus et de militants) et d'espace politique (entre la gauche, la droite et le Nouveau Centre) pour faire entendre sa petite musique. Face à la machine politique et médiatique sarkoziste et la gauche, sa tentative semble mal engagée.

3 Sarkozy : un président omnipotent et dangereux :

La victoire de Sarkozy est intervenue à l'issue d'une campagne présidentielle qui relevait plus du show médiatique à l'américaine que du débat politique.

On retient d'abord de la présidence Sarkozy, la nuit au Fouquet's où tous ses amis politiques et milliardaires le fêtèrent, l'échappade sur le yatch, ou ses vacances aux USA qui symbolisent sa très grande proximité avec le milieu des affaires et qui contredisent ses discours populistes.

Puis, sa politique néo-libérale de régression sociale. Cette faculté de faire le contraire de ce qu'il dit en détournant le sens des mots. Le slogan "travailler plus pour gagner plus" pour casser le cadre de la durée légale du travail, "sauver la sécurité sociale" pour mieux lui enlever tout sens avec l'instauration des franchises médicales, ou encore "l'immigration choisie" avec la création du ministère de l'immigration pour draguer l'électorat frontiste.

Egalement, ce débauchage de personnalités issues de la gauche qui lui permet de revêtir les habits du rassembleur et d'organiser sa propre opposition pour rendre inaudible la gauche (billet ad hoc)

On retient enfin l'omnipotence du président qui occupe quotidiennement le devant de la scène médiatique au moyen d'un apparent mélange des genres où l'instrumentalisation de sa vie privée et la pipolisation de sa personne sont au service de sa politique : officialisation de son divorce au plus fort moment des grèves relatives aux régimes spéciaux, ou annonce de sa romance avec Carla Bruni pour occulter l'épisode Kadhafi et la question du pouvoir d'achat.

Bref, on ne regrettera pas 2007.

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1. Le lundi 31 décembre 2007, 20:48 par Divorce

Divorce

Divorce is the legal breakup of a marriage. Got questi...