Rappelons que le 1er scandale concerne l'existence d'une caisse noire, évaluée à près de 600 millions d'euros, au sein de l'UIMM. Cette association patronale, descendante des anciens maitres des forges, a précisé qu'elle permettait de "fluidifier" le dialogue social et participait au financement des syndicats. Jusqu'à présent, les seuls faits avérés par l'enquête montrent qu'elle fluidifiait surtout les comptes de Denis Gauthier-Sauvagnac (DGS), son ancien président.
2ème scandale : le départ négocié de DGS avec cagnotte (1,5 millions d'euros) et frais de justice pris en charge par l'UIMM.
Dans cette histoire, le patronat a tenté de mouiller les syndicats ouvriers pour amoindrir l'importance de ses propres turpitudes...
Mais, pourquoi pas ? La nature humaine est parfois faible. Arroser au "black" telle et telle organisation pour empêcher ou pour casser une grève, voire pour inciter tel ou tel accord sont des faits qui ne nous paraissent pas inimaginables. Certaines organisations sont plus enclines que d'autres à se réjouir de miettes... D'anciens syndicalistes ont même témoigné qu'ils avaient fait l'objet de tentatives de corruption...
Evidemment, si l'UIMM arrosait les organisations professionnelles, on ne voit pas pourquoi elle ne l'aurait fait non plus pour les organisations politiques... Certaines d'entre elles sont plus proches du patronat que d'autres. D'ailleurs, certains parlementaires reprennent parfois sous forme d'amendements les propositions "clé en main" de certains lobbies.
Si la caisse noire de l'UIMM a fluidifié le dialogue social, on ne voit pas comment elle n'aurait pas fluidifié le dialogue politique ?
Tout cela montre qu'on ne sait pas grand chose. De peu de choses naissent des hypothèses et des rumeurs . A l'instar de B. Thibault de la CGT, on aimerait que le patronat dévoile tout :
Qui sont les patrons et les entreprises qui ont financé cette ou ces caisses noires de plusieurs centaines de millions d’euros pendant des décennies ? Quel est le montant réel des sommes qui ont été détournées au fil des ans ? Pourquoi n’a-t-on pas de réponse lorsque nous posons la question dans les comités d’entreprises ? Pourquoi aucune investigation commandée par le gouvernement ? Comment se fait-il qu’il ait fallu si longtemps pour rendre publics des comportements connus depuis fort longtemps, y compris par les services de l’Etat ? Si nous n’avons pas de réponses à nos questions, nous serons bien obligés d’en conclure que l’on souhaite s’en tenir à une « guerre des chefs » sans réels changements pour l’avenir.
Et de poursuivre :
Les organisations de barbouzes dans les entreprises financées par le patronat, cela a existé. Ce n’est pas un scoop. C’est presque écrit dans les manuels d’histoire des étudiants ! D’autres témoins pourront sans doute utilement éclairer sur « l’accompagnement » de certaines campagnes électorales et «l’accompagnement» du travail parlementaire.
Avant de conclure :
(...) tout faire ensemble pour que cette affaire qui semble destinée depuis le début à être enterrée, ne le soit pas ! Il serait tout de même insensé qu’un scandale patronal sans précédent ne se traduise par aucune poursuite et aucun changement fondamental dans la représentation et les pratiques patronales.
Tout est dit non ? Restons vigilants sur cette affaire. Au fait, que fait le gouvernement Fillon, si prompt à lutter contre la délinquance ?
PS : Le discours entier est ici
Commentaires
Des rumeurs circulent comme quoi Sarko était au courant des pratiques à l'UIMM avant d'être élu; mais ce ne sont que des rumeurs... d'ici que...un jour...
j'ai également lu, je crois que ce n'est même plus une rumeur