Sarkozy, délégué syndical

un léger décalage...

Billet

On découvre dans Le Monde de ces trucs !

Une interview de notre omniprésident, intulée : "pour des syndicats forts".

On croit rêver....

Comme dit Christian Lehmann sur son blog :

"Ce que que j'aime chez les sarkozystes, c'est ce mélange de rouerie et d'extrême naïveté"danslemur.jpg

Mais quand il s'agit de notre omniprésident, ce mélange est multiplié au cube : la tribune en question est réalisée dans la meilleure langue de bois.

Rien que le titre déjà , et il en explique les raisons :

Parce que j'ai la conviction que c'est dans la discussion, le dialogue, et in fine le compromis, que salariés et entreprises peuvent trouver des solutions satisfaisantes sur le partage de la valeur ajoutée, les salaires ou encore le fonctionnement du marché du travail.

Nos pas perdus vous font grâce du début où il affirme espérer que les syndicats de salariés et de patrons marcheront main dans la main pour mener à bien les réformes néo-libérales.

Comme si salariés et patrons partageaient les mêmes intérêts...

Comme si, il n'y avait pas une autre politique possible...

Comme si, les réformes sarkozystes étaient inéluctables...

Et ce triste sire notre président à tous poursuit :

Le dialogue social n'a jamais été aussi dense ni aussi constructif en France qu'au cours des derniers mois. (...) J'ai tenu à recevoir les organisations syndicales et patronale. (...) Je veux leur dire mon estime. Ce sont des hommes et des femmes de ma génération.

Un peu de brosse à reluire et d'autosatisfaction ne nuisent jamais, n'est-ce pas ? On n'est d'ailleurs jamais aussi bien servi que par soi-même.. Mais lisons :

Sur chaque thème, les partenaires sociaux ont eu le choix : soit ils se saisissent eux-mêmes des sujets et négocient entre eux - avec des délais précis pour que les discussions ne s'enlisent pas, mais avec un calendrier qui ne bouscule personne. (...) Et cette méthode est un succès.

On appelle ça prendre ses désirs pour la réalité. Notre omniprésident affabule. Certes, il ouvre les négociations, mais les délais sont si courts que dans les faits, son gouvernement Fillon impose ses projets de réforme sans quasiment changer une virgule... Les partenaires sociaux sont pris de vitesse. On l'a vu avec les retraites, les franchises médicales, les heures sup, on le constate encore avec l'éducation nationale...

Nous vous faisons grâce du reste où il traite de la représentativité syndicale... et nous citerons seulement sa dernière phrase :

Et je crois enfin que nous sommes sur le bon chemin.

Croire est tout sauf une certitude... Le président de La République aurait-il des doutes sur sa politique ?

Comme disait Pierre Desproges alias Monsieur Cyclopède, étonnant, non ?

Commentaires

1. Le samedi 19 avril 2008, 21:55 par Rébus

Et au 7ème jour, Nicolas se reposa... Waouh, à lire ses déclarations, ya un sacré taff pour un psy. Une légère, très légère hypertrophiede l'égo chez ce monsieur.

Et quelques problêmes de vocabulaire, il assimile assez mal le concept de négociations on dirait

2. Le samedi 19 avril 2008, 22:08 par benjii

Ce qui m'énerve, ce ne sont pas les conneries qu'il dit, mais les gens assez stupides pour y croire.

3. Le lundi 21 avril 2008, 08:20 par pas perdus

Les gens s'informent peu pour vérifier la véracité des déclarations officielles. C'est d'ailleurs le thème d'un billet qui date de dimanche du blog "Partageons mon avis".