crise alimentaire et précarité

un léger décalage...

Billet

Ce matin sur France Inter, le président de la Croix Rouge a tiré la sonnette d'alarme. Les denrées alimentaires, estime-t-il, ont augmenté de 10 % . Cette inflation a des conséquences fâcheuses , bien entendu, sur les populations les plus fragiles.

La baisse des repas offerts par son association est estimée à 5 à 6 millions de repas par rapport à l'année précédente. Pour donner un ordre de grandeur, 35 millions de repas furent distribués en 2007. Avec les Restos du coeur, le déficit serait supérieur à 14 millions de repas .

De plus, cette hausse des prix risque également de provoquer une baisse de qualité et de diversité des produits, en particulier les fruits et légumes.

La Croix rouge dénonce la progression de la précarité :

Cette réalité est amplifiée par l’émergence de nouvelles populations frappées par la précarité telles que les jeunes, les personnes âgées, les travailleurs pauvres. Cette tendance, observée au cours de l’année 2007, se confirme pour le 1er trimestre 2008 avec une estimation de l’augmentation de la demande chiffrée entre 5 et 10%.

Un responsable de Maisons-Alfort (94) témoigne :

De 20 à 30 familles aidées il y a quelques années, nous sommes passés à une centaine par semaine, soit 350 personnes en moyenne.

Même constat à Avignon :

Nous sommes confrontés à une augmentation de 50 % en un an de la population fréquentant le restaurant social du CHRS. Aujourd’hui, nous accueillons chaque jour une cinquantaine de personnes pour le déjeuner, des individus qui ne fréquentaient pas du tout ce lieu il y a tout juste un an. La faim les a fait venir vers nous pour pouvoir conserver leur logement.

La Croix rouge, qu'on ne peut pas suspecter de gauchisme, estime que près de 10 % des salariés ont recours à l'aide caritative pour s'alimenter.

Déjà, Véronique Mougin dans Femmes en galère racontait comment les Restos du coeur avaient du s'adapter à ce en créant des officines spécialisées pour les mères et leurs nourrissons et en révisant leurs critères de sélection pour distribuer les denrées.

Et pendant ce temps-là, Sarkozy et Fillon se pavanent dans les médias en annonçant une énième baisse du chômage... Or, pour certains salariés, le plein emploi à la sauce néo-libérale se traduit par un boulot mal rémunéré... ou par "pleins d'emplois" qui permettent juste de survivre.

Travailler plus pour... survivre !

On vous conseille la lecture de ce document, là.

Commentaires

1. Le mercredi 23 avril 2008, 20:35 par Rébus

Ce serait bien que l'un de nos "courageux" journalistes s'attauqe à ce sujet demain lors du prêche du Chanoine des Latrines

2. Le jeudi 24 avril 2008, 08:08 par pas perdus

Je n'y crois guère, sauf miracle...