Tunisie : Sarkozy tient toutes ses promesses

un léger décalage...

Billet

Il n'a échappé à personne que notre omniprésident est en voyage officiel en Tunisie.

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En de pareilles occasions, il prononce des discours qui défraient parfois la chronique, surtout dans les pays qui ne sont pas réputés respectueux des Droits de l'Homme et des libertés fondamentales.

Celui de mardi dernier est intéressant tant le chef de l'Etat possède l'art d'aborder immédiatement les sujets qui gênent pour mieux les relativiser, les contourner et les clore.

Le présent discours n'échappe pas à cette logique. Ainsi, dit-il :

(...) il m’arrive de penser que certains des observateurs sont bien sévères avec la Tunisie qui développe sur tant de points l’ouverture et la tolérance.

Il désigne des personnes sans les nommer puis les critique. Des imprécisions étonnantes qui forment un épais brouillard. Relativisme ?

En effet, que sont ces fameux observateurs ? Pourquoi sont-ils bien sévères à l'égard du général Ben Ali, le président de la Tunisie depuis 1987 ? Mais, peut-être le saurons-nous et apprendrons-nous le fond de la pensée présidentielle ?

Alors, poursuivons cette édifiante lecture :

Qu’il y ait des progrès à faire, mon Dieu, j’en suis conscient pour la France, et certainement aussi pour la Tunisie.

Deuxième pas dans le relativisme, d'une part en mélangeant les problèmes franco-français et ceux de la Tunisie et d'autre part en se référant à Dieu pour souligner que lesdits progrès ne sont pas simples à réaliser...

Quels sont ces progrès ? On compte bien l'apprendre de sa voix présidentielle.

Au passage, sans volonté de polémiquer inutilement, la référence à Dieu nous paraît limite. Notre omniprésident représente la France, un Etat laïque. Un oubli récurrent chez lui.

Mais revenons à notre sujet. Après ces quelques paroles introductives et allusives, on espère qu'il va enfin entrer dans le vif du sujet.

Or, Nicolas Sarkozy évoque divers sujets qui ne semblent avoir aucun rapport avec les précédents : la riche histoire de Tunis et son développement actuel, l'Europe et la civilisation méditerranéenne, l'association internationale des maires francophones, et même le luth offert à Carla !

Par conséquent, les points effleurés dans ses propos liminaires tels que l'ouverture, la tolérance ou les progrès à réaliser n'ont pas été développés... Etonnant, non ?

Naïvement, nous pensions qu'il arborderait les Droits de l'Homme, la démocratie ou la menace de l'islamisme intégriste...

Que l'on nous pardonne... Nous avions en tête les belles paroles de son discours d'investiture du 14 janvier 2007. Lisez, c'est de la bonne :

Je veux être le Président de la France des droits de l’homme.(...) Je ne crois pas à la « realpolitik » qui fait renoncer à ses valeurs sans gagner des contrats. (...) Je n'accepte pas le sort que l'on fait aux dissidents dans de nombreux pays. Je n'accepte pas la répression contre les journalistes que l'on veut bâillonner. Le silence est complice. Je ne veux être le complice d'aucune dictature à travers le monde.

Tiens, on avait faux sur toute la ligne.

Pourquoi diable parler des sujets qui fâchent ?

Enfin, voyons, le président de la République ne va tout de même pas évoquer des élections dignes de l'URSS, des grévistes de la faim, des prisonniers politiques, la torture ou la peine de mort pendant ce voyage en Tunisie !

Allons, soyez sérieux !

Notre omniprésident suit la ligne qu'il a tracée lors de son voyage en Chine. Par conséquent, nos perdus affirment haut et fort qu'il respecte toutes ses promesses !

Commentaires

1. Le mercredi 30 avril 2008, 15:53 par alf

je vois que tu pètes la forme au niveau des photos-montage ;-)), bravo !

2. Le mercredi 30 avril 2008, 16:06 par pas perdus

Merci. J'essaie de m'améliorer.