Lui que ses camarades ont secouru en dernier parce qu'ils le croyaient mort.
Cette tragédie le hante littéralement. Il boit pour oublier ce cauchemar qui ne cesse jamais. Oublier cet instant qui semble durer une éternité. Oublier son visage défiguré. Oublier qu'il est désormais handicapé. Oublier une guerre dont les enjeux ne le concernent pas et qu'il aurait pu éviter...
Dans son délire, fait d'incessants retours entre passé et réalité, nous apprenons ce que fut sa vie, ses rapports avec ses parents, et notamment avec ce père parti un jour, et avec son directeur d'école qui l'a encouragé à développer ses talents de dessinateur et lui a fait découvrir l'art.
Andrei Guelassimov raconte la douleur, l'errance spirituelle et l'espoir d'un homme, sans tomber dans les clichés et les "bons" sentiments.
Ce court roman est très, très bien écrit. On ne s'y ennuie pas une seule seconde.
A lire.