la démocratie menacée ?

un léger décalage...

Billet

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L’USM se félicite du succès sans précédent des actions et des manifestations qui se sont déroulées toute la journée dans la quasi-totalité des cours et tribunaux de France métropolitaine et d’Outre Mer.

Dans une démarche unitaire inédite, magistrats, avocats, avoués, personnels de greffe, personnels de l’administration pénitentiaire et de la protection judiciaire de la jeunesse, experts ont par milliers dénoncé les incohérences de la politique menée depuis 18 mois par la Garde des Sceaux et les pressions de plus en plus importantes sur les magistrats qui constituent autant d’atteintes aux principes élémentaires dans une démocratie.

Tous ont aussi souhaité rappeler que le budget de la Justice était en France à un niveau indigne ( La France est classée au 35è rang sur 47 pour son budget justice d’après une dernière étude du Conseil de l’Europe) et qu’un effort sans précédent devait être fait de toute urgence.

(U.S.M - Union Syndicale des Magistrats)

L'action des personnels de la justice a été comme de bien entendu caricaturée par les deux porte-parole Chantal Brunel et Frédéric Lefebvre :

Que certains syndicats de magistrats aient des revendications sur le fonctionnement de la justice ne légitiment pas pour autant la campagne de dénigrement dont Rachida Dati fait l'objet, notamment concernant les drames récents dans les prisons, qui sont pour elle des déchirures.

Au nom de l'UMP, ces deux-là ont des mots scandaleux voire indignes à l'égard des magistrats :

Si les magistrats avaient, d'eux même, fait preuve de fermeté dans la condamnation des multirécidivistes, le gouvernement n'aurait pas eu à faire voter les peines plancher .

Ils leur reprochent carrément de mal acomplir leur travail. Brunel et Lefebvre symbolisent cette droite arrogante et sans complexe aujourd'hui au pouvoir.

Devant un mouvement unitaire sans précédent, l'UMP demeure dans une attitude partisane et non responsable, préférant provoquer des femmes et des hommes en colère plutôt que de les inviter au dialogue...

Pour plus de détails sur ce mouvement et ses raisons, allez lire le journal d'un avocat, ici.

Commentaires

1. Le vendredi 24 octobre 2008, 10:14 par rachid

Rachida DATI,
Symptôme ou Problème ?

Il y a un problème Rachida Dati, nous dit-on. Je veux bien. Mais si Rachida Dati n’était pas au gouvernement, les magistrats, les avocats et les personnels pénitenciers sauteraient-ils pour autant de joie ? Poser la question, c’est y répondre. Bien sûr la ministre de la Justice peut se montrer maladroite, voire cassante, si on en juge le nombre de ses collaborateurs qui ont pris la fuite. Bien sûr l’ancienne magistrate n’a pas d’expérience politique, encore moins l’habileté onctueuse d’un Xavier Bertrand qui sait faire passer les potions les plus amères avec beaucoup de sucre verbal. Bien sûr ses diverses interventions auprès des magistrats en disent long sur la façon qu’a la ministre de concevoir la séparation des pouvoirs. Mais Rachida Dati, on l’oublie, ne fait qu’appliquer à la lettre le programme du candidat Sarkozy. Du temps qu’il était ministre de l’Intérieur et déjà en campagne, Nicolas Sarkozy n’a jamais manqué de montrer du doigt les juges qui n’incarcéraient pas assez à son goût. Pourquoi ne se sont-ils pas révoltés alors ? Fallait-il réformer la Justice, la rendre plus sévère envers les récidivistes ? C’est un vrai débat. Mais, quelle que soit l’opinion de chacun, on est bien obligé de constater que le gouvernement a mis la charrue avant les bœufs. Faute de moyens réels, la politique voulue par Nicolas Sarkozy a engorgé les tribunaux et encombré les prisons qui n’en demandaient pas tant. Il faut quand même savoir qu’il y a à l’heure actuelle 63 000 détenus pour 40 000 places. Et qu’au rythme où l’on va, on atteindra 70 000 détenus dans peu de temps. D’où les lenteurs de la Justice et les conditions indignes de notre système carcéral qui nous mettent au ban de l’Europe. D’où “l’épidémie” des suicides (91 depuis le mois de janvier !) qui n’est pas l’effet d’une mode. On attend donc des magistrats, des avocats, et des personnels pénitenciers qu’ils ne se trompent pas de combat. Car Rachida Dati peut partir, le problème restera.

2. Le vendredi 24 octobre 2008, 11:50 par marie laure

@Rachid
Jolie (re)mise en perspective. Cependant, je me demande parfois si l'élève n'est pas encore plus sarkozyste que le maître :(

3. Le vendredi 24 octobre 2008, 14:10 par pas perdus

je crois qu'il y a effectivement une surenchère de la part de la ministre... Elle a d'ailleurs été soutenue par le président de la République.

4. Le vendredi 24 octobre 2008, 23:43 par Rébus

Enfin, le même jour, Sarkozy demande la réincarcération d'un ype (le violeur libéré popur coquille dans le jugement).
Pas le rôle d'un président d'après la constitution.
La justice a une sale gueule dans ce pays entre Sarko et Dati qui n'en ont que de très vagues notions

5. Le samedi 25 octobre 2008, 08:43 par pas perdus

Toujours le mélange des genres...