PS : continuité ou changement ?

un léger décalage...

Billet

Le PS n'est pas encore réuni en congrès que les appels des uns et des autres en vue d'alliances ou de synthèses, des motions présentées par Aubry et Delanoë, commencent déjà. On peut lire dans le Figaro, Aubry affirmer :

Bertrand est un ami. Nous avons, je crois, l'essentiel en commun.

Et Delanoë lui répondre :

Sur le fond, je suis d'accord avec les idées de Martine.

Si le ticket Aubry-Delanoë s'impose, on peut d'ores et déjà affirmer que le congrès de Reims n'aura servi à rien.

Ces deux motions qui n'en feront qu'une rassemblent des personalités si différentes que l'alliance ne durera qu'un temps,probablement jusqu'aux élections européennes. On risque de se retrouver avec un PS à la Hollande, sans discipline d'action et sans ligne politique claire.

Il y a fort à parier que les prochaines européennes se soldent par un échec complet et un PS à la dérive.

Or, on attend du congrès de Reims le changement. Comme l'affirmeRébus, le PS a besoin d'un coup de barre à gauche.

A l'heure où la droite est quelque peu schizophrène puisqu'elle poursuit ses réformes néo-libérales en affaiblissant l'Etat (notamment l'Education nationale) et les droits sociaux (retraite jusqu'à 70 ans, banalisation du travail le dimanche) alors que son chef promeut l'action protectrice de l'Etat, le congrès de Reims doit répondre clairement aux préoccupations du pays.

Porter par une nouvelle équipe, le projet socialiste doit tourner les pages du mitterrandisme et du jospinisme. En finir avec ce social-libéralisme qui se distingue seulement de la droite sur les questions sociétales. Il doit symboliser le changement politique.

Le futur projet socialiste doit s'articuler autour de deux préoccupations centrales : l'écologie et la redistribution des richesses.

Par conséquent, les questions suivantes doivent être clairement tranchées. Quelques pistes sur les points suivants :

  • l'énergie (en finir avec le tout nucléaire et la concurrence dans le secteur de l'électricité);
  • les transports en commun (mettre un terme à la privatisation ferroviaire, revoir la politique de la SNCF aussi bien ses tarifs que le maillage du territoire);
  • les services publics de proximité (école, poste, police, services d'assistance);
  • les retraites (retour aux 37,5 annuités, prise en compte de la pénibilité du travail);
  • le temps de travail (32 heures de travail par semaine, interdiction du travail de nuit des femmes);
  • la fiscalité (suppression des niches fiscales et du paquet fiscal passent sans doute par une refonte du système fiscal);
  • la santé (suppression des franchises et profiter de la refonte du système fiscal pour pérenniser la sécu);
  • les salaires (revalorisation des bas salaires, réduction de l'échelle entre les bas et hauts salaires);
  • le système scolaire et universitaire (donner les moyens en termes de personnels et d'outils aux publics qui en ont le plus besoin - casser la reproduction sociale);
  • la laïcité (être offensif sur cette question - les questions religieuses ne doivent plus polluer l'espace public);
  • l'Europe (se préparer à aller au clash sur certaines questions si l'Union européenne poursuit dans le néo-libéralisme);
  • la justice (remise en cause du tout répressif);
  • le numérique (promouvoir la liberté d'expression, ce qui englobe la création et la recherche, notamment celles de logiciels libres).

Certain-e-s crieront sans doute au simplisme... D'autres aux oublis. Et c'est vrai, nous ne sommes pas entrés dans les détails...

Mais, il n'empêche que le PS doit être clair sur certaines questions en rompant définitivement avec le libéralisme économique. Clair pour devenir enfin audible... et croire en lui.

Commentaires

1. Le dimanche 2 novembre 2008, 22:35 par Rébus

La dame des 35 h et le libéral Delanoé, le ticket rêvé par et pour l'UMP. Au PS et à ses militants de voir quelles tratégie ils valideront mais si c'est celle-ci, l'avenir de ce parti me parait compropmis

2. Le lundi 3 novembre 2008, 07:19 par Voie Militante

Choisir la continuité, n'est-ce pas accepter la mort politique ?

Soyons moderne... soyons de gauche.

3. Le lundi 3 novembre 2008, 17:21 par pas perdus

Rébus : j'en ai bien peur

Voie militante : merci pour l'invitation.