13 ans après...

un léger décalage...

Billet

Hier soir, le comité du Parti de Gauche du XVIIIème arrondissement s'est réuni à la Coopérative. Qu'allaient donc faire nos pas perdus ? Pantoufler devant les tous derniers exploits de feu l'inspecteur Derrick ou aller à cette réunion ?

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un petit retour dans le passé pour...

Militant socialiste pro Jospin dans une fédération fabiusienne, la campagne présidentielle de 1995 avait été plus que sportive. Seuls les militants du courant Jospin prirent part très activement à la campagne d'affichage et de diffusion des tracts. La Fédé, ses cadres et ses militants fabiusiens firent le minimum du minimum,soit organiser un voyage en bus jusqu'à La Rochelle pour participer à un meeting... Au soir du 1er tour, il fallait se pincer à l'hôtel de ville ! il fallait voir les mines déconfîtes des notables locaux ! Jospin arrivait en tête à la surprise générale... Pour certains, le champagne était très très amer !

Paradoxalement, l'excellent score de Jospin fut l'occasion pour nous de quitter le PS sur une bonne note ! A l'époque, il y avait déjà plus de sectarisme et de méchanceté gratuite entre militants de courants différents qu'entre républicains de bords opposés. Chacun était dument étiqueté. Autre donnée : le poids de l'appareil. Les élus ou ceux souhaitant le devenir, et les autres qui avaient un emploi dépendant plus ou moins directement du parti défendaient systématiquement la ligne de la fédé, quitte à se contredire d'une réunion à l'autre ! Le débat était tout simplement faussé, inexistant. Un véritable simulacre.

Depuis ce jour, le PS a lentement dérivé à droite, abandonnant toute idée de transformation sociale, toute volonté de construire une société juste et toute velléité de remettre en cause le néo-libéralisme. Un PS impossible à changer, aujourd'hui balkanisé entre deux écuries qui, sur le fond, défendent les mêmes idées, c'est-à-dire celles du PSE... Connaissez-vousZita Gourmaï, son histoire, ses idées ? Certaines décisions en disent plus long que les postures et les discours gauchisants de la direction du PS.

... comprendre le présent...

Treize ans après le soir du second tour de la présidentielle de 1995, nous y étions !

Et, oui ! Finalement, nous sommes allés à cette première réunion du PG dans le XVIIIème, avec un peu le sentiment, sans doute empreint de naïveté, que c'est quasiment une des dernières chances à saisir pour faire bouger les lignes, casser l'hégémonie à gauche d'un PS qui se révèle incapable de protéger les classes populaires, trop occupé à préserver son appareil.

Le sentiment que le moment est venu de constituer un front de gauche, de rassembler toutes les bonnes volontés, de créer une nouvelle structure qui rassemble, de gagner la bataille des idées, de mettre l'écologie à la première place, de promouvoir l'économie solidaire, et de créer une force de gouvernement.

C'était un moment particulier. L'ambiance était sympa. Une quarantaine de personnes présentes. Toutes les générations étaient représentées. Une diversité militante : ex PC, PS , extrême gauche, jamais engagé-e-s, syndicalistes, associatifs... Aucun permanent ! Après les interventions introductives de Danielle Simonnet (conseillère de Paris) et d'Eric Coquerel, les débats ont porté sur la laïcité, l'écologie, la gauche, l'avenir de la recherche, la crise actuelle, l'Europe, le cumul des mandats. Il fut bien entendu aussi question du PG, sa structure, son organisation, son fonctionnement interne à inventer, le programme dont il faut tracer les grandes lignes pour répondre à l'urgence.

Le chantier est immense.

PS : ce bloug ne se transformera pas en simili organe officiel du PG... Il n'est pas question pour nous d'adopter une quelconque langue de bois. Des pas perdus conservent leur liberté de pensée et de ton.

Commentaires

1. Le jeudi 18 décembre 2008, 14:19 par Yasârî

Une bouffée d'air frais, le PG...
Et on va en avoir besoin, comme le montre la privatisation rampante de la Poste qui vient d'être annoncée.

Retroussons nos manches...

2. Le jeudi 18 décembre 2008, 18:56 par pas perdus

Tu as raison.