les dernières heures du modèle social...

un léger décalage...

Billet

Depuis une semaine, la droite au pouvoir considère sa 1ère place aux européennes comme un blanc-seing délivré par le peuple pour accélérer ses néo-libérales réformes de régression sociale.

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Alors que la récession économique démontre l'échec du néo-libéralisme un peu partout sur la planète, l'UMP, à l'instar de ses alliés de l'UE, entend poursuivre son œuvre de destruction.

1. La droite s'apprête à porter les derniers coups pour casser définitivement notre système de protection sociale.

Elle n'entend pas imposer une symbolique réforme de la sécu susceptible de provoquer un mouvement social d'ampleur.

Avec pragmatisme, elle procédera par petites touches successives... On nous présentera des mesures "techniques" pour transférer certaines dépenses de la sécu sur les mutuelles, pour dérembourser certains soins, pour donner au privé les activités les plus rentables du secteur hospitalier public...

En attendant, elle prépare le terrain en laissant filer les comptes sociaux depuis plus d'un septennat pour mieux entonner un discours "catastrophiste".

Rassurez-vous, si ça va mal, ce n'est ni de sa responsabilité, ni celle de certains patrons fraudeurs, ni la vôtre. Elle désigne un bouc émissaire, les salariés qui abuseraient, selon elle et le Medef, des arrêts maladie avec la complicité du corps médical !

2. Un malheur n'arrivant jamais seul, le sinistre du chômage a évoqué une nouvelle réforme des retraites !

Mince alors, on croyait que les deux précédentes réformes de 2003 et 2007, avaient permis de sauver les retraites, au moins jusqu'en 2030 ! Pas de bol ! On a mal compris ! Bah, c'est de la faute à comm', non ?

En fait, la volonté clairement affichée par le gouvernement de réformer encore une fois les retraites est une forme d'aveu de renoncement à lutter contre le chômage de masse.

En effet, un chômage de masse, c'est toujours moins de cotisations sociales et moins de moyens pour financer les retraites...

En acceptant cette situation de chômage de masse, bien pratique pour engendrer une insécurité sociale garantissant aux pouvoirs politique et patronal une certaine docilité du corps social et une assurance contre l'inflation salariale, la question du financement du système se pose !

Il faut donc soit rallonger la durée de cotisations des salariés et fonctionnaires, soit baisser les pensions de retraites, soit faire payer plus les patrons en augmentant le taux des cotisations...

Bien entendu, la droite ne soumet au débat que les deux premières propositions...

La droite ne souhaite surtout pas qu'on réfléchisse à une meilleure redistribution des richesses ou à un chômage aussi bas que durant les trentes glorieuses !

Z'imaginez, il n'y aurait plus de problème des retraites, ni de chômage... et, en plus, le patronat serait obligé d'accorder de nouveaux droits aux salariés ! Vision cauchemardesque à l'UMP et au Medef !

3. réduire les services publics

Le chômage de masse induit forcément une forte baisse des ressources fiscales. Ajoutez à cela diverses mesures de réductions d'impôts, comme le bouclier fiscal, et il n'en faut pas plus pour plomber le budget de l'Etat !

Par conséquent, la droite entend réduire les dépenses de l'Etat.

A ne pas confondre avec le train de vie de l'Etat, sinon cela impliquerait de revoir les effectifs et les rémunérations des hauts fonctionnaires, ainsi que les privilèges de cette haute fonction publique et des membres du gouvernement...

Cette réduction des dépenses passe par la vente de diverses entreprises... Ces derniers temps, il est question de La Poste... "Non promis juré, elle restera publique, il s'agit juste de procéder à un indispensable aménagement" nous racontent les pinocchios de la droite ! Aujourd'hui, La Poste n'est pas en vente, mais demain ? En attendant, divers services gratuits ou peu onéreux vont disparaitre comme le courrier J+1 pour les particuliers...

Cette réduction passe aussi par la RGPP qui est à la fonction publique ce qu'un plan social est à l'entreprise privée...

Rassurez-vous, pour l'instant aucun licenciement, seulement le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux ou sur trois... Certes les objectifs affichés sont nobles : réduire les dépenses publiques, améliorer l'efficacité du service, valoriser le travail des personnels.

Dans la réalité, il s'agit de limiter l'intervention de l'Etat en privatisant certaines missions, en externalisant aussi (partenariat public privé, délégation de service public, agence), en restructurant des services, en "assouplissant" le statut de la fonction publique d'Etat.

Et pendant que la droite réduit nos droits, le principal parti d'opposition, le parti socialiste, réfléchit aux questions suivantes :

  • quel artisan choisir pour mener à bien la rénovation ?
  • faut-il plus ou moins de social-libéralisme dans le royalaubrysme?
  • comment récupérer les verts du Modem ?
  • Manuel Valls n'est-il pas trop à gauche ?
  • où trouver un traducteur italien pour rédiger le guide des primaires ?

Complètement déconnecté, atomisé, notabilisé, balkany-sé balkanisé, SFIO-isé, néo-libéralisé et chérèquisé, le PS cautionne quasiment cette politique de casse sociale en autorisant ses parlementaires à assister au discours présidentiel à Versailles.

C'est triste, mais la droite dispose d'un boulevard... à moins d'un changement politique et social.

Commentaires

1. Le mercredi 17 juin 2009, 13:10 par Etiam Rides

Analyse très complète de l'état du champ politique français. En espérant que le titre ne soit pas trop prémonitoire et qu'un mouvement social dur s'exprime à la rentrée.

2. Le mercredi 17 juin 2009, 17:00 par Rébus

Ils ont gagné nous dit-on, l'anti sarkozysme serait out, le principal parti d'opposition s'oppose... entre eux, pas de scrutin avant 2010, une belle cure de libéralisme se prépare.

3. Le jeudi 18 juin 2009, 05:28 par pas perdus

J'espère que ce n'est pas prémonitoire, en attendant leur oeuvre de destruction avance... On va manger du néo-libéralisme jusqu'à la mort ?

4. Le jeudi 18 juin 2009, 12:02 par alf

le paysage ainsi brossé est effectivement assez déprimant...