les ouvriers de Molex victimes de la racaille patronale... et de l'Etat ?

un léger décalage...

Billet

"A Villemur sur Tarn, l’Etat n’est plus dans l’Etat, la France n’est plus un Etat de droit, la loi ne s’applique pas. Molex est roi."

C'est la conclusion du dernier billet de J.-L. Mélenchon qui relate l'histoire des Molex dont voici quelques extraits :

"L’usine de connectique de Villemur sur Tarn dans la Haute Garonne, existe depuis 1932. Elle a d’abord été rachetée en 2000 par la SNECMA. Celle-ci n’était vraiment intéressée que par la partie connectique aéronautique. Dès 2004, la SNECMA, qui s’appelle aujourd’hui groupe SAFRAN, décide donc de se débarrasser du secteur connectique automobile qu’elle vend au groupe Molex."

Pourquoi le prix de vente a-t-il été aussi favorable à l’acheteur ?

"Les syndicalistes considèrent que la SNECMA aurait vendu l’entreprise pour la moitié de sa valeur."

De vieilles accointances ?

"La SNECMA était assistée à l’époque par un cabinet d’avocats d’affaires (...) alors présidé au niveau mondial par Christine Lagarde. Madame Lagarde est aujourd’hui ministre des finances, en charge du dossier. Je note aussi que le ministre chargé de l’industrie à l’époque était monsieur François Fillon. Aujourd’hui il est le Premier Ministre. De ces deux coïncidences je retiens que ces deux personnages, clef aujourd’hui dans le dénouement de l’affaire, sont les même que ceux qui l’ont mise en place il y a cinq ans. Je note qu’ils étaient alors situés des deux côtés de la barrière. Je signale ces faits pour que chacun les aient à l’esprit quand je vais évoquer l’incroyable mansuétude des pouvoirs publics face aux violations et combines de Molex."

"Le gouvernement (...) décide de livrer l’usine de Villemur à un fonds d’investissement américain, HIG, spécialisé dans le capital risque. On se demande où est le risque. Car pour ce fond c’est plutôt le jackpot. (...)"

''"Il récupère une entreprise bénéficiaire. Un euro ! Et il empoche aussi cinq millions d’euros de Molex qui reçoit l’autorisation de reconvertir de cette façon toutes les amendes qu’il doit ainsi que les sommes qu’il devrait débourser au nom de la ré-industrialisation du site. Et là-dessus l’Etat ajoute encore six millions et demi d’euros d’avances. Total onze millions et demi d’euros comme prime de risque !"''

"Le gouvernement a couvert le chantage organisé par Molex que ce plan de reprise soit approuvé par les salariés, en les menaçant de non paiement des salaires d’août et septembre."

"Les vingt recrutés sont des jaunes".

"Et pour couronner le tout, le négociateur de Molex (...) a déployé ses vigiles dans la préfecture pour empêcher les avocats des élus du personnel d’accéder à la salle de la préfecture où se négociait l’ultime plan social. Alors que Molex était assisté de son côté par ses propres avocats."

Une République bananière ?

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Étonnamment, bien que la lutte des Molex ait été médiatisée, les médias dominants furent étrangement silencieux sur les faits rapportés par le député européen du Front de gauche...

Au fil de la lecture, on pensait au bouquin de Naomi Klein, la stratégie du choc, la montée d'un capitalisme du désastre, quand elle relate les mœurs de l'administration Bush, en particulier les allées et venues d'affairistes et de bureaucrates allant d'un job dans le privé à un autre dans le public : le mélange des genres, la perte de l'intérêt général et le mépris de la justice.

C'est pourquoi, il est nécessaire d'en assurer la publicité...

Commentaires

1. Le jeudi 1 octobre 2009, 19:51 par La fleur

Le point d'interrogation dans le titre , ne s'imposait ..point :-)

excellent article.

2. Le vendredi 2 octobre 2009, 06:05 par des pas perdus

Merci

3. Le vendredi 2 octobre 2009, 06:42 par patrick

cette lutte comme les autres sont les prémices de ce qui devrait logiquement monter en puissance, le nombre aura-t-il un jour raison des happy-few qui nous affament?

4. Le samedi 3 octobre 2009, 18:51 par des pas perdus

Espérons-le Patrick.