d'Europe écologie au parti de gauche...

un léger décalage...

Billet

Si notre mémoire est bonne, c'est bien Ségolène Royal qui affirmait qu'elle ferait de la région Poitou-Charentes son laboratoire, non ?

Pari réussi ! Après le soutien de militants "socialistes" d'Angoulême à la liste du Front de gauche élargi, Ensemble pour des régions à gauche, c'est au tour d'Anne Moreau, une militante des Verts de quitter Europe écologie pour soutenir le Front de gauche.

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Cette militante écologiste, maitre de conférence à l'université de Poitiers, a même décidé de rejoindre le Parti de gauche :

« Je ne me retrouve plus politiquement au sein d'Europe écologie. (...) J'assume de moins en moins les propos d'Europe écologie au niveau national (...) Je pensais que l'on aurait pu aborder des questions de fond mais cela n'a pas été le cas. (...) Les alliances avec le MoDem ne me conviennent pas. (...) »

Anne Moreau d'ajouter :

« la dimension sociale dans le projet politique d'Europe écologie est obérée par trop d'environnemental ».

Et d'enfoncer le clou :

« J'ai peur aussi que le recadrage à gauche ne se fasse pas avec les Verts. Je serais restée avec les Verts s'il y avait eu cette dimension. La politique du Front de gauche me séduit en réaffirmant une gauche sociale. » (source : La Nouvelle République)

Quoiqu'en dise Cécile Duflot, les Verts ont choisi la Comm' avec Europe écologie au détriment de l'écologie politique. (sourceReversus)

On observe chez EE une certaine dérive où le casting-marketing de personnalités médiatiques et d'élus en mal de places éligibles, ainsi qu'un certain apolitisme opportuniste , pour débaucher les amis de Waechter et de Cap 21 de Lepage, relèguent aux calendes grecques l'écologie sociale...

Au point de tomber dans le grand n'importe quoi en votant au parlement européen (hormis Bové et un absent) une résolution complaisante avec l'énergie nucléaire. (Source : Bellaciao ) ou en débaptisant une place qui portait le nom d'un syndicaliste et d'un résistant. (Source : Causeur)

Une dérive que décrit la députée Martine Billard :

"« J’ai rejoint les Verts en 1993 pour l’écologie, le féminisme et la politique autrement. (...) tout débat véritable est étouffé au profit d’un seul objectif, obtenir le plus d’élus possibles. (...) La politique autrement a aussi été rejetée au rang des vieilleries à jeter au rebut : le cumul des mandats s’étend et se revendique (la moitié des parlementaires nationaux, bon nombre de conseillers régionaux). La course aux postes est constante et manifestement déjà relancée par le récent succès d’Europe Ecologie.»"

Elle précise :

« je ne peux me résoudre à une simple gestion environnementale du système, toute positive qu’elle soit, sans que cela ne s’articule à un projet global clair. Pour affronter la crise actuelle - économique, sociale, démocratique et écologique -, il faut apporter des réponses qui ne se contentent pas de changements à la marge. Les Verts n’ont plus cette audace : d’un parti pour la transformation de la société, ils sont devenus un parti d’accompagnement. » (Source : le blog de M. Billard)

On salue donc ces courageuses qui, à l'instar d'Anne Moreau et de Martine Billard quittent un parti surfant sur la mode environnementale et la vague médiatique pour poursuivre leur combat en faveur d'une écologie politique de transformation sociale.

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Commentaires

1. Le mardi 16 février 2010, 15:02 par Nicolas

Dimanche, je discutais avec le chef des verts de mon patelin : pareil, il ne veut plus de EE. Sans aller jusqu'à faire campagne, il soutient le PS pour les régionales...

2. Le mardi 16 février 2010, 15:54 par Reversus

Ils n'ont pas choisi forcément la comm' mais plutôt de ne plus se concentrer exclusivement sur l'écologie. Ils ont fini par sortir de leur sectarisme et je trouve ça pas plus mal.

3. Le mardi 16 février 2010, 16:13 par des pas perdus

Nicolas : si tu fais une recherche sur les Verts, par exemple en Champagne, tu t'aperçois qu'ils ont marginalisé des écolos historiques... Certes, il faut que ça tourne mais là l'opération de la direction semble consister à écarter ceux qui ont du "répondant"...

Reversus : "Ils ont fini par sortir de leur sectarisme" dis-tu, pourquoi pas ? j'aimerai savoir ce que tu entends par "sectarisme, as-tu un exemple ?

Je crois plutôt que les premières manifestations de la crise écologique (pas seulement le réchauffement climatique) ont plutôt tendance à ouvrir les yeux à un certain nombre de personnes et de mouvements politiques...

Oui de la comm' parce que l'écologie servie par Duflot est environnementaliste... Elle ne s'attaque pas au système économique qui surexploite les ressources naturelles et les hommes.
Petite anecdote, dimanche sur mon marché un militant d'EE distribuait ses tracts avec ce slogan : "montez dans le train des oiseaux avec Cécile Duflot"

:-)

4. Le mardi 16 février 2010, 17:21 par gael

ça devient compliqué... à Bourges on me dit que c'est le parti de gauche qui est en proie à de vieux démons...

http://www.agitateur.org/spip.php?b...

bon je continue à attendre les programmes

5. Le mardi 16 février 2010, 21:53 par des pas perdus

Gael : j'essaierai de me renseigner, d'entendre les deux parties. Généralement, un conflit entre personnes, des ambitions personnelles... Cela se produit dans n'importe quelle organisation, même quand les enjeux sont quasiment nuls.

Le problème me semble différent d'EE ou du PS, puisque ça ne concerne pas l'orientation politique.

Pour le reste... le programme, c'est par .

6. Le mercredi 17 février 2010, 07:10 par patrick

je le dis moi sans honte, je ne suis pas écologiste. je ne crois pas que cette pensée puisse s'assimiler à une vision politique, je crois qu'elle ne peut en être qu'une composante. de plus, je déteste cet aspect politiquement correct qui voudrait qu'on fut d'abord écolo comme au XIX° catho, produits bio etc...foutaise ou obsession de bobos qui ne font que se gratter le ventre.

Puis cette réflexion toute personnelle d'une pensée qui n'intéresse, on va dire essentiellement, que la vieille Europe alors numériquement la planète, on l'assassine ou pas? Faut voir comme l'Inde se motorise, comme la Chine se climatise avec, pour la première, pour se donner bonne conscience, la création d'un zone verte autour du Taj Mahal, symbolique ou ridicule, je pencherais pour la seconde hypothèse, intéressé en tout cas.

Le développement de masse est-il compatible avec le souci du bien-être?

7. Le mercredi 17 février 2010, 08:38 par des pas perdus

Je te conseille fortement la lecture de "pour sauver la planète, sortez du capitalisme" d'Hervé Kempf.

On ne peut pas dire aux peuples que tu cites de rester dans la misère pour préserver la planète... C'est aux pays riches qui sont d'ailleurs un modèle pour les autres de changer de mode de vie, de consommation... d'arrêter le gaspillage.

En fait, l'écologie pose des questions qui englobe à la fois l'économie, le social et l'environnement...

Or, le discours dominant actuel, politiquement correct se veut rassurant (croyance en la capacité du marché à créer des technologies propres, croissance verte, etc) et moralisateur avec tout le côté environnemental...

Ceux qui tiennent ce discours ne veulent surtout rien changer à un système qui surexploite les ressources naturelles et les hommes.