la curée (en sarkozie)

un léger décalage...

Billet

La République irréprochable venait d'être proclamée (...). La société, sauvée encore une fois, se félicitait, se reposait, faisait la grasse matinée, maintenant qu'un gouvernement fort la protégeait et lui ôtait jusqu'au souci de penser et de régler ses affaires. La grande préoccupation de la société était de savoir à quels amusements elle allait tuer le temps.

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La politique épouvantait, comme une drogue dangereuse. Les esprits lassés se tournaient vers les affaires et les plaisirs. Ceux qui possédaient déterraient leur argent, et ceux qui ne possédaient pas cherchaient dans les coins des trésors oubliés. Il y avait au fond de la cohue, un frémissement sourd (...) Un règne d'aventures, d'affaires véreuses, de consciences vendues, des femmes achetées, de soûlerie furieuse et universelle.

Ces quelques lignes sont toutes extraites, hormis les trois premières, d'une oeuvre de fiction, née de l'imagination d'un certain Emile Zola. Paradoxalement, La curée, dont l'action se situe sous le Second Empire, nous semble en phase avec l'actualité...

Commentaires

1. Le mercredi 30 juin 2010, 14:28 par patrick

c'est marrant, à l'aveugle j'aurais dit Orwell et si pour sarkozy je dis napoléon le petit, je suis loin?

2. Le mercredi 30 juin 2010, 19:01 par des pas perdus

En plein dans le mille !

3. Le jeudi 1 juillet 2010, 14:27 par nicocerise

Comme Patrick, Orwell m'ai venu à l'esprit. Cela fait une éternité que je n'ai pas lu Zola. Je retrouve son absence de mesure, c'est toujours énorme avec Zola, mais ça sonne bien. Par contre je ne vois pas le rapport avec aujourd'hui : il me semble que l'on continue à avoir peur du futur. Le rapport serait-il, l'absence de moralité et le mensonge 'communicationnel'?

4. Le vendredi 2 juillet 2010, 10:48 par des pas perdus

le rapport est aussi dans les mœurs de l'époque, l'affairisme, le délit d'initiés, les fortunes qui se construisent en quelques années, et à côté, la misère....

5. Le vendredi 2 juillet 2010, 12:27 par nicocerise

Mais cela a toujours existé : il y avait des bidonvilles et des affaires financières au temps de Pompidou.

6. Le vendredi 2 juillet 2010, 14:51 par des pas perdus

Je ne le nie pas, à Nanterre par exemple. Mais aujourd'hui, à la différence des années 60-70, trouver un boulot stable relève de l'exploit pour la majorité d'entre nous.