L'aiguille dans la botte de foin (Ernesto Mallo)

un léger décalage...

Billet

Aujourd'hui comme hier, les forces armées sont là pour garantir un principe inamovible : défendre le bien, c'est défendre les biens.

Ce roman noir nous plonge dans l'Argentine des colonels des années 70, la droite et l'armée au pouvoir...

Vous allez gagner en employant une méthode et des moyens absurdes. (...) Vous ne prenez pas en compte les raisons qui ont conduit à cette révolte et vous vous limitez à combattre les symptômes...

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Grâce au subterfuge d'une enquête sur un crime crapuleux, Ernesto Mallo montre combien la chasse à la subversion communiste, étendue à tous les militants de gauche, fut le prétexte à l'impunité des militaires et à leurs actes arbitraires.

La cause c'est le peuple. Les peuples ont tendance à virer à gauche lorsqu'ils n'ont plus rien. Et pourquoi cela ? Parce que la gauche promet une répartition des richesses plus équitable. Et quelle que soit cette répartition, ils vivront toujours mieux que par les temps qui courent.

C'est dans ce contexte si particulier d'un État de non droit que se croisent les destins d'une femme vénale et de son mari, rejeton d'une famille bourgeoise, d'un jeune couple qui adopte un enfant, d'une militante de gauche en fuite dans Buenos Aires, d'un militaire exécutant les basses besognes du régime, d'un médecin légiste philosophe, d'un usurier rescapé du nazisme, et, d'un commissaire atypique et consciencieux...

Vous n'avez rien volé du tout, vous avez sauvé cet enfant. Oui, mais la mère... La mère n'a pas été capable de le protéger et elle s'est mêlée de choses qui ne la regardaient pas. (...)Réfléchissez un peu, que serait devenu ce pauvre ange s'il avait été élevé dans un foyer subversif. Rendez-vous compte que Dieu est intervenu ici-bas pour déposer cet enfant entre vos mains.

Un livre passionnant et bien écrit. Une belle surprise comme il s'en produit parfois lorsque l'on musarde en bibliothèque municipale...

Commentaires

1. Le samedi 1 octobre 2011, 08:57 par babelouest

J'aime mieux les propos du Petit Blanquiste. C'est là :
http://lepetitblanquiste.hautetfort...

Ni dieu, ni maître, ni propriété.

A rapprocher de mon (très petit) billet d'avant-hier :
http://www.hemisphere-gauche.net/ar...

2. Le samedi 1 octobre 2011, 10:01 par des pas perdus

Merci pour les liens, mais ici, il s'agit avant tout de littérature ;--))