Un projet de budget qui ne passe pas !

un léger décalage...

Billet

Les dirigeants socialistes ont tellement l'habitude d'imposer leurs choix qu'ils poussent des cris d'orfraie quand leurs partenaires ne les suivent pas.

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Ils partent du principe qu'étant majoritaires à gauche, les autres doivent obéir, ce qui est une bien curieuse pratique de la démocratie.

Cette attitude hautaine rejaillit sur les militants et les sympathisants socialistes. Et sur certains blogueurs :

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L'accusation tombe comme un couperet.

Par curiosité, nous avons lu l'argumentation dudit Juan de Sarkofrance. C'est un modèle du genre.

Le mépris :

Le verbe bouder est employé dès l'introduction pour disqualifier le vote des sénateurs communistes. Le ton est donné. L'auteur évacue ainsi les arguments desdits sénateurs pour servir sur un plateau les éléments de langage du PS. Chapeau l'artiste !

Le procès d'intention :

Ensuite, il disserte sur les malheurs de la droite pour mieux revenir à nos amis communistes :

« Du coup, ils ont permis à la droite UMP/UDI de l'emporter contre les sénateurs radicaux, socialistes et écologistes pour refuser la loi dans son entièreté. Plutôt rien que peu ! On applaudit...»

Cela se passe de commentaire, non ?

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En l'espèce, l'expression « plutôt rien que peu » correspond plutôt à l'attitude des socialistes envers leurs partenaires de gauche comme le rappelle la tribune Pourquoi nous refusons l’austérité du groupe CRC :

« Nos propositions n’ont été examinées, et encore moins prises en compte, ni en amont de la présentation des projets de loi, ni durant leur examen en commission, comme en séance publique. Les textes étaient à prendre ou à laisser. Nous n’avons pu à aucun moment, véritablement discuter, ni de l’orientation ni de leur contenu.»

Cela se passe de commentaire, non ?

Sans entrer dans le détail des mesures de justice sociale qui ont été soit éliminées soit très édulcorées, la tribune, Nous souhaitons que le budget donne à l’État les moyens de mener une politique de progrès social et humain révèle également que les sénateurs socialistes n'ont pas voté des amendements qu'ils avaient pourtant voté en 2011 : cela se passe de commentaire, non ?

Bien entendu, notre blogueur n'a pas jugé utile d'apporter les éléments précités au débat puisque cela aurait invalidé sa thèse du coup médiatique. Toutefois, reconnaissons-lui le mérite de lister les 6 mesures budgétaires qui lui apparaissent progressistes. 6 mesures, c'est bien « peu » au vu du volume, du nombre de dispositions et de l'importance primordiale d'un tel document !

D'autant qu'il ressort desdites mesures que le gouvernement Ayrault se prive de la dynamique de la double victoire de mai et de juin 2012 pour réformer en profondeur la fiscalité, se contentant alors d'un vague saupoudrage symbolique qui n'enlève pas le caractère profondément injuste et austéritaire du projet de budget.

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Par ailleurs, il est étonnant que notre illustre blogueur dont l'influence rayonne jusque dans les pages de Marianne n'ait pas appuyé sa démonstration en citant des économistes réputés proches du PS :

Il est vrai qu'ils ne sont guère tendres ces temps-ci avec la ligne du parti. Il est vrai également, comme l'ont mentionné mes camarades blogcheviks, que des militants et des élus socialistes ne veulent plus cautionner cette politique austéritaire qui ressemble à celles des Papandreou, Zapatero, Blair, Schröder...

Aussi, saluons Michaël Moglia, conseiller régional depuis 2004, et président de la commission des finances du conseil régional depuis 2010, qui vient de démissionner du parti socialiste. On espère que sa décision en fera réfléchir plus d'un parce que quoi qu'en disent le PS et ses sympathisants les plus obtus, le projet de budget du gouvernement Ayrault est frappé du sceau du pacte budgétaire (MES-TSCG) et des dogmes de l'idéologie néo-libérale.

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Commentaires

1. Le vendredi 30 novembre 2012, 16:50 par jacques G.

si je peux me permettre:
"notre blogueur n'a pas jugé pas utile",il ya a un pas de trop,un pas a droite sans doute?
fondons un fan club pour ce joli michael...

2. Le vendredi 30 novembre 2012, 17:06 par micmousse

L 'expression complète est :"Ils trouvaient le projet de budget pas assez ambitieux en matière de relance budgétaire et de taxation des plus riches. Du coup, ils ont permis à la droite UMP/UDI de l'emporter contre les sénateurs radicaux, socialistes et écologistes pour refuser la loi dans son entièreté. Plutôt rien que peu ! On applaudit... "
C' est vrai que la on retrouve la désinformation de ses potes du Parti Sournois mais en l' occurrence , on ne peut s' en prendre qu' à nous FDG de laisser un groupe CRC à majorité PCF s' exprimer ( individuellement )au nom du FDG .
Il manque vraiment une structure horizontale dans le FDG pour faire parler et agir les responsable et les élus du FDG d'une seule voix.D' ailleurs , j' essaie de faire comprendre , à mon humble niveau , que ces attitudes différentes ne peuvent créer que de l' incompréhension des citoyens de gauche .
Quand en plus les dirigeants PCF nous placent dans la majorité , ils creusent notre trou ( incompréhension dans les votes + timidité dans la position par rapport au PS = pour beaucoup , tous pareils , tous pourris )

3. Le vendredi 30 novembre 2012, 17:12 par micmousse

«Une véritable opposition à la politique austéritaire du gouvernement passe par un vote contre, c'est le vote le plus lisible»,a fait valoir Éric Coquerel.

4. Le vendredi 30 novembre 2012, 17:19 par des pas perdus

Merci Jacques G, cela m'avait échappé, j'ai corrigé.

Micmousse : ne soyons pas sévères avec le PCF. Je pense que cette non discipline de groupe vient du traumatisme de la période stalinienne. A priori, avec cette abstention, ils ont fait passer le message du Front de gauche.

5. Le vendredi 30 novembre 2012, 17:43 par babelouest

Au fait, les nuits d'hôtel des messieurs en bleu, leurs kilométrages en camions bleus, les rotations d'hélicoptères bleus journalières, c'était budgeté ? Les sacs poubelles pleins d'étuis lacrymogènes, c'était budgeté ? La location de nombreux engins de terrassement, et de leurs plate-formes de transport, c'était budgeté ? Il paraît même que les GM (non, pas les Gentils Membres) en ont vraiment assez. J'en ai vus, mais je ne leur ai pas demandé.

6. Le vendredi 30 novembre 2012, 20:01 par des pas perdus

Bonnes questions...