il faut dégraisser l'éléphant !

un léger décalage...

Billet

Au vu de l'orientation prise par le gouvernement Ayrault, du cap fixé par Hollande et de l'indigence idéologique du PS, il y a fort à parier que l'appel du Front de gauche (FDG) à former une autre majorité de gauche demeure un vœu pieux.

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Après l'élection partielle de Villeneuve sur Lot, les réactions des éléphants du PS comme Désir jetant l'anathème sur EELV et le FDG juste après que le PS ait perdu plus de 3000 voix en un an dans cette circonscription, ou de Montebourg sur Barroso alors qu'Ayrault et Hollande collaborent activement avec les néolibéraux de la Commission européenne, sont si absurdes qu'elles ne trompent personne.

Ces déclarations éléphantesques sont destinées à enfumer mais surtout à éviter toute contestation du bien-fondé de la politique du couple Ayrault-Hollande. Un tel aveuglement révèle qu'un FN à plus de 20 % ne dérange pas plus que ça le PS : après tout, lui ou UMP l'emportent systématiquement au 2d tour, hormis quelques exceptions.

D'ailleurs, pourquoi croyez-vous que les médias dominants, danseuses du patronat, ménagent le FN ? L'extrême droite n'a jamais menacé les intérêts de l'oligarchie, n'a jamais revendiqué plus de droits pour les salariés ou un partage plus équitable des richesses, d'autant que le parti de la famille Le Pen fait office de soupape de sécurité du système en permettant aux mécontents les moins politisés d'accomplir dans le secret de l'isoloir une sorte d'acte exutoire en glissant un bulletin FN.

Bref, même avec un FN à plus de 20 %, le PS ne change pas d'attitude vis-à-vis de ses partenaires historiques, ni d'orientation politique.

Le FN à 20 % n'empêche pas le PS de prospérer grâce au système et aux institutions de la Cinquième République. D'ailleurs, c'est le parti qui compte le plus d'élus après plus de dix ans d’opposition et un an de majorité. Tant de pouvoirs et tant d'impuissance à améliorer le quotidien des masses : quel gâchis !

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Aussi, le social-libéralisme municipal, intercommunal, départemental, régional, national, européen et aujourd'hui gouvernemental attire en son sein une majorité de carriéristes et d'opportunistes ainsi qu'une nuée de militants qui ont un job, directement ou indirectement, grâce au parti, et qui sont relativement préservées des affres de la "crise" et des réformes.

Tant que tout ira bien pour le PS, tant que le PS aura un nombre conséquent d'élus, tant que la situation de ces "militants" ne deviendra pas précaire, la direction du parti pourra compter sur une majorité de béni-oui-oui pour valider toutes ses dérives.

Désireux que le PS redevienne socialiste, c'est-à-dire un vrai parti de transformation sociale, et un véritable allié du Front de gauche, je ne peux que lui souhaiter sincèrement et sans arrière-pensée une série de défaites historiques aux prochaines élections municipales, cantonales, régionales et européennes.

Imposons une bonne cure d'amaigrissement au PS !

Aussi, sauf exceptions locales, le FDG n'a aucun intérêt à collaborer avec ce parti malade du social-libéralisme, à moins d'avoir l'ambition de reprendre la trajectoire qui est celle du PCF depuis les années 80. Il va de soi que les militants socialistes en rupture de ban peuvent rejoindre les rangs du FDG.

Le FDG doit faire preuve de pédagogie pour populariser ses positions et démontrer qu'il n'est pas le Monsieur ou la Madame PLUS de la gauche mais qu'il porte une autre politique, d'autres ambitions, un projet cohérent avec la Sixième République ou la volonté d'auditer la dette publique...

Quand l'éléphant sera bien dégraissé, et qu'il aura retrouvé suffisamment de lucidité pour distinguer la droite de la gauche, il ne devrait y avoir aucun problème pour former avec lui une vraie majorité de gauche pour mettre en œuvre une politique de progrès social.

Commentaires

1. Le mardi 25 juin 2013, 19:26 par Annie

Parmi les commentaires sur média j'ai entendu que le fdg n'attirerait pas plus que le PS car il aurait, comme le PS, demandé à voté contre le FN… soit pour l'UMP ! c'est pas faux, mais je vois pas bien ce qu'il aurait pu faire d'autre ? s'abstenir ?
Cependant je te trouve optimiste sur le FN à 20 % il ne serait pas plutôt à 40 ?
Et aussi le PS est en passe de perdre sa majorité au sénat pour les prochaines élections, ça n'a pas l'air de l'émouvoir plus que ça.

2. Le mercredi 26 juin 2013, 14:42 par BA

Rappel de la campagne électorale pour l'élection présidentielle de 1995 :

- Nicolas Sarkozy était le porte-parole de campagne d'Edouard Balladur.

- Nicolas Bazire était le directeur de campagne d'Edouard Balladur. Nicolas Bazire est le témoin de Nicolas Sarkozy lors de son mariage avec Carla Bruni.

- Le clan balladurien était constitué d'Edouard Balladur, Nicolas Sarkozy, Nicolas Bazire, François Léotard, Renaud Donnedieu de Vabres, etc.

Mercredi 26 juin 2013 :

Karachi : M. Takieddine reconnaît avoir financé la campagne de M. Balladur.

Ainsi donc, après des années de dénégations et de déclarations incohérentes, Ziad Takieddine a craqué. L'homme d'affaires au cœur du volet financier de l'affaire de Karachi a livré, jeudi 20 juin, les aveux que les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire n'espéraient plus.

L'intermédiaire d'origine libanaise a enfin admis ce que les investigations judiciaires – et journalistiques – avaient rendu évident, à savoir qu'il avait bien œuvré au financement occulte de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, via des rétrocommissions issues des juteux contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan, dans lesquels le gouvernement du même Balladur lui avait concédé le rôle d'intermédiaire.

http://www.lemonde.fr/societe/artic...

Réagissant aux aveux de Ziad Takieddine, l'avocat des familles des victimes, Me Olivier Morice a dénoncé une «affaire d'État considérable», déplorant qu'un «certain nombre d'hommes politiques de premier plan se soient totalement moqués des familles des victimes».

3. Le vendredi 28 juin 2013, 00:34 par des pas perdus

Annie, le PS nous ralentit... Il faut tenir.

BA : on pourrait aussi évoquer les comptes de campagne de Sarkozy... Pauvre République.