Cyber China (Qiu Xiaolong)

un léger décalage...

Billet

« La situation empire jour en jour. C'est pour ça que les gens vont sur internet chercher des informations détaillées sur ces cadres qui s’engraissent comme des rats rouges ».

xiaolong_cyber_china.jpg

Cyber China est un polar où Qiu Xiaolong remet en scène le fin lettré et poète Chen [1], accessoirement inspecteur principal de police et cadre important du Parti à Shanghai. Comme d'habitude, ce fin et intègre limier est confronté à la complexité de la société chinoise si paradoxale où le capitalisme et le parti communiste règnent en maîtres.

« Les chasses à l'homme, ce mouvement de masse lancé sur Internet, deviennent impossibles à contrôler et détériorent l'image du Parti et de notre gouvernement. Les cyber-citoyens utilisent n'importe quel prétexte, comme un paquet de cigarettes de luxe, pour déverser leur frustration et leur colère contre les autorités. Si ça continue, la stabilité de la Chine socialiste sera ébranlée. »

Au commencement, Chen a été prié d'observer une enquête menée par deux services de police sur le suicide de Zhou, un cadre de haut niveau du parti chargé des affaires immobilières, tombé en disgrâce après une chasse à l'homme et placé en résidence surveillée.

« Les eaux sont trop profondes pour que nous y plongions tête baissée, poursuivit Chen. Comme des pièces sur un échiquier, nous avons été placés là par des autorités supérieures, ou du moins, du paysage dont nous faisons partie. Tant que nous accomplissons consciencieusement notre travail, tout va bien. Mais nous devons aussi faire en sorte que notre travail ne vienne brouiller le paysage global. »

Après la disparition tragique et suspecte d'un enquêteur dans un accident de la route, Chen a quelques doutes sur ce suicide et cet accident qui arrangent tout le monde. Le camarade Zhou a-t-il emporté avec lui tous ses secrets ? Les affaires immobilières, particulièrement florissantes, sont un secteur économique très sensible et très politique. Dans l'ombre, des clans s'affrontent dans le Parti mais aucun ne souhaite qu'un scandale de plus grande ampleur révèle la corruption et l'enrichissement éhonté de certains cadres du parti aux masses victimes de la "modernisation.

« L'écart entre riches et pauvres se creusait. la corruption et l'injustice se répandaient honteusement, les aliments étaient truffés de produits chimiques. Comment pouvait-on imaginer que les gens ordinaires restent assis tranquillement dans des impasses vétustes et crasseuses, comme dans les tableaux romantiques ? »

C'est dans ce contexte que Chen poursuit son enquête jusqu'à... Vous le découvrirez en lisant cet excellent roman que je vous recommande vivement !

Commentaires

1. Le vendredi 25 octobre 2013, 07:28 par lediazec

Noté !

2. Le vendredi 25 octobre 2013, 07:33 par Lou de Libellus

Je garde un très bon souvenir de 'La danseuse de Mao' (que j'ai lu et chroniqué
http://www.libellus-libellus.fr/art...
grâce à toi.
Comme je l'avais écrit, la Chine s'est éveillée, dans des draps de soie pour certains, dans le caniveau pour la plupart.
Je vais me procurer ce nouveau roman.

A noter : Qiu Xiaolong fait plus envie que pitié, mais comme il est aux Etats-Unis, ce ne sont pas les milliards qui sont en cause, mais les hamburgers de l'écrivain à l'ouvrage : - )
http://upload.wikimedia.org/wikiped...

3. Le vendredi 25 octobre 2013, 17:43 par des pas perdus

Bien Lediazec .

Lou, c'est devenu un Gros-sous