L'information, forcément neutre et objective...

un léger décalage...

Billet

Saviez-vous que dimanche dernier des commerçants ont manifesté et distribué des tracts aux abords d'un Super U en Haute-Garonne?

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Moi pas, jusqu'à ce que je fasse ma recherche thématique habituelle sur les moteurs ad hoc.

Après avoir unanimement salué la décision du juge des référés relative à l'ouverture des magasins de bricolage le dimanche, les médias dominants ont changé de sujet : il faut bien divertir le lectorat ! [1]

Hormis Libération et quelques feuilles locales, l'information a été peu diffusée.

Pourtant, les commerçants luttent a priori pour leur survie. L'un d'eux témoigne :

«Si la situation perdure, c’est la fin de mon épicerie, en 2010 je faisais un chiffre d’affaires de 1000 à 1500 euros le dimanche, depuis que le Super U a ouvert le dimanche je suis tombé à 300 euros»

Un autre souligne que :

«Demain on va tous mettre la clé sous la porte, si on laisse les supermarchés ouverts c’est la mort de tous les centre-villes.»

Et le dernier dénonce la prolifération des supermarchés :

« Il y a un an, j’avais face à moi un supermarché ouvert le dimanche dans un rayon de 10 km, aujourd’hui j’en ai 11 »

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Pourquoi diable, les médias dominants s'intéresseraient-ils à de petits commerçants ? Pour informer ? Cela leur arrive parfois pour donner le change. Mais, leur principale mission consiste à satisfaire ceux qui les financent : leurs riches mécènes, les firmes avec la publicité et l'Etat via les aides publiques. Et comme ces trois-là sont favorables à la dérégulation néolibérale, les médias ne traitent que très rarement des turpitudes du capitalisme.

Les commerçants, même réunis au sein d'une association, ne peuvent pas rivaliser avec les enseignes de la grande distribution. A l'instar des syndicats ouvriers, ils n'appartiennent pas au monde des puissants. Ils n'ont pas les moyens d'acheter régulièrement une page ou un encart publicitaire dans un quotidien.

Aussi, les médias dominants ne consacrent jamais de véritable enquête et de dossier complet sur les conséquences sociales, écologiques et économiques de la grande distribution. Et sur les politiciens bornés ou corrompus qui accordent aux grandes enseignes des autorisations de construire de nouveaux temples de la surconsommation (et de l'exploitation sociale) et à les ouvrir le dimanche.

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Note

[1] A noter que certains poursuivent inlassablement la propagande néolibérale, à l'instar de Fabrice Lundy, journaliste sur BFM Business, un modèle du genre...

Commentaires

1. Le lundi 21 avril 2014, 12:26 par Lou de Libellus

C'est vrai que chez Coq & Colas le mur s'effrite en bas et à gauche de l'entrée (toute ressemblance toponymique avec etc. ne serait, comme d'habitude...).

Je voudrais tacler la mauvaise foi du lundy de Pâques.
http://media.melty.fr/pmedia-215750...

"8,2 millions de personnes travaillent le dimanche" : si l'on considère le nombre des chômeurs réels (à plein temps ou à temps partiel), tout le monde travaillant travaille le dimanche.

"Médecins, pharmaciens" : inutile d'appeler un médecin en visite un dimanche - sinon pour dialoguer avec un répondeur.

"Artisants". On marque une pause. C'est bien écrit : "artisants" - enfin, bien, si l'on peut dire.

"Gendarmes, policiers, pompiers (on se souvient de l'affaire des Sapeurs de Paris qui méritaient bien le mot), gardiens de prison" : rien que des métiers essentiels, voire utiles.

"Hôtesses de l'air" : tous les dimanches, tout un chacun, après l'turbin, s'envoie en l'air, les hôtesses sont là pour ça.

Les pâtissiers, je ne dis pas, il y en a encore (on peut donner la liste en trois noms) qui ne pâtissent pas dans le surgelé industriel.

D'où viennent ces chiffres ? Du "Ministère du Travail" (qui n'est autre que le ministère du Travail).

" «J’entends leur revendication mais j’entends aussi les consommateurs qui plébiscitent le dimanche, cela représente entre 8 et 10% du chiffre d’affaires, c’est une nécessité» leur répond Gregory Vouters, confiant dans la décision finale du tribunal administratif."

Le plébiscite ! Noble invention de 1934 : 89%.
Ah... l'amnésie... 1851 : 92,03 % - le FDG avait obtenu 7,96 %.

Alors, une fois de plus, quand on veut visser plus, le dimanche, pour gagner plus, on fait ses courses de quincaillerie le samedi.

2. Le mardi 22 avril 2014, 08:15 par des pas perdus

Lou : ce type parle sur le ton de l'évidence pour faire passer tout ce que tu relèves. Dans mon précédent article du dimanche, je disais que quand on bricole, on n'achète rarement le matos le jour même.

3. Le mardi 22 avril 2014, 15:53 par pamphile

Je relève dans l'article : "médias dominants" et "dossier complet"... ça ne risque pas de faire pléonasme !

4. Le mardi 22 avril 2014, 17:50 par des pas perdus

Hélas...