Quel carnaValls...

un léger décalage...

Billet

« My government is pro-business »

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En soi, cette phrase de Manuel Valls n'est pas surprenante. Le premier ministre a le mérite d'être franc et cohérent puisqu'il incarne l'aile la plus à droite du PS depuis des années, bien avant les primaires.

Il n'empêche que Valls incarne la contradiction ou la duperie du politicien néolibéral.

D'un côté, l'image surfaite et flatteuse que les communicants veulent montrer est celle d'un homme responsable, volontaire et courageux. La gestuelle et la parole sont minutieusement travaillées pour impressionner et pour convaincre le populo que Valls n'est pas un doux rêveur ou un lâche, mais l'homme de la situation, le Sauveur !

De l'autre versant, il y a la réalité d'une politique qui se situe dans la continuité du sarkozisme. A mesure que cette politique se poursuit, la vie quotidienne des classes moyennes et populaires devient de plus en dure pour maintenir le niveau de vie ou pour terminer le mois.

D'une manière ou d'une autre, le peuple a conscience que les fameuses réformes - tant réclamées par le grand patronat et tant vantées par les médias - s'exercent systématiquement contre les plus modestes ou les plus faibles, et ce faisant favorisent exclusivement l'oligarchie.

Ces réformes de régression sociale qui réduisent les droits des salariés et des fonctionnaires les plus modestes, des chômeurs et des retraités, ne sont pas l'expression du courage politique mais celle de la soumission des politiciens néolibéraux ou sociaux-libéraux aux plus puissants.

Seulement, cette réalité-là est brouillée par le faux clivage gauche - droite du PS et de l'UMP et par la machine médiatique qui produisent à la fois du divertissement et de la propagande, sauf en de rares occasions.

En l'occurrence, c'est ce qui s'est produit lors de la tournée européenne de Manuel Valls. Ce dernier a eu un comportement de vassal, prêtant allégeance à ses seigneurs Merkel et Cameron. Un comportement d'une telle bassesse qui l'a conduit à la City pour courtiser les affairistes et les traders qui pillent l'économie réelle, les ressources naturelles et les populations.

Le réel a effacé un scénario pourtant bien préparé. L'image marketing d'un premier ministre courageux et volontaire a disparu, laissant place à celle du larbin zélé et obséquieux qui sert les intérêts des puissants et de la finance !

L'illusion politique a fait long feu. Une fois cette illusion évaporée, il ne reste plus qu'un carnaval politico-médiatique qui tourne dans le vide sans soutien populaire. Comme ses prédécesseurs en leur temps, Le carnaValls ne fait plus illusion, hormis à lui-même et à ses rares supporters. Le réveil risque d'être brutal, genre Solférino 21 avril 2002, mais en pire !

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Commentaires

1. Le vendredi 10 octobre 2014, 19:28 par Lou de Libellus

"La gestuelle"
C'est vrai que quand il parle, il a toujours la main tendue comme pour donner une baffe - tendue comme une corde de violon...

Dans les classes moyennes, lower middle class, à la retraite, on est mal.
http://votreargent.lexpress.fr/retr...

Il y a tout de même deux choses que tu ne peux pas retirer à cet homme.
(l'idiot, il ricane ! qu'est-ce que j'ai dit ?)
Il connaît l'anglais, l'anglais utile.
C'est un homme de parole : il fait ce qu'il dit, parfois même avant de l'avoir dit.

Aussi, de même que tu ne dois plus salir le nom de monsieur Ubu, tu ne diras plus de mal d'un homme de parole, de cœur et de dialogue. C'est un homme sensible : récemment, dans une interview où Manuel posait des questions à lui-même, il a été plus d'une fois en difficulté.

Et puis, il a bon goût côté sentiment.

2. Le vendredi 10 octobre 2014, 19:55 par des pas perdus

Là, tu viens de me provoquer pour Ubu !

3. Le vendredi 10 octobre 2014, 21:52 par Un partageux

La branlée, ils la veulent bien saignante à moins de 10% ? En tout cas ils font ce qu'il faut pour.

4. Le samedi 11 octobre 2014, 07:28 par des pas perdus

Hubert : Je signe pour moins de 10 %

5. Le samedi 11 octobre 2014, 07:29 par Lou de Libellus

Je partage la prédiction de Un partageux (on connaît la justesse de mes prédictions).
Le Front de Gauche (s'il est uni) pourrait être troisième, devant le PS, les électeurs "de droite" (je garde l'appellation populaire) préférant l'original (UMP) à la copie (Valls).
Il faut dire qu'on a marre de ramer derrière les Anglais. En 1944, déjà, De Gaulle a eu bien de la peine à débarquer avant qu'ils ne nous envahissent complètement - c'était le projet américano-british.
Nous aurons donc, nous aussi, notre Margaret à l'Elysée. Je prends les paris.

6. Le samedi 11 octobre 2014, 16:06 par des pas perdus

L'inusable Bernadette ?

7. Le lundi 13 octobre 2014, 17:55 par Lou de Libellus

Dans le film 'Titanic', on parle de "l'insubmersible Molly".

Bernadette a un bon fonds - pas seulement de pension.

L'autre, notre future (tu verras) "Margaret"... Tu vois, l'hypocrisie est encore un vive à la mode, comme le disait Dom Juan chez Molière, mais elle est visible. C'est pourquoi je ne lui accorderais aucune foi.

Songe plutôt à l'abnégation de Jacques.
A l'âge de 24 ans, il épouse Bernadette Chodron de Courcel, malgré les réticences de la famille de celle-ci vis-à-vis d'un jeune homme issu d'un milieu différent. Les Chodron de Courcel refusent un mariage solennel dans la basilique Sainte-Clotilde, habituée des familles de la haute société du faubourg Saint-Germain. La cérémonie a donc lieu dans la chapelle de Jésus-Enfant (29 rue Las Cases), annexe de l'église, réservée alors au catéchisme et aux cérémonies plus intimes.
(elle est imbaisable)
Ils ont deux filles : Laurence, née en 1958, et Claude, née en 1962.
(ce qui montre qu'il est capable du pire)
(d'après Wiki)

8. Le lundi 13 octobre 2014, 18:22 par des pas perdus

Au temps de sa splendeur, il avait le surnom de "3 minutes, douche comprise"...