Juncker et le plan de relance

un léger décalage...

Billet

C'est la crise... Heureusement, les peuples européens peuvent compter sur le secours désintéressé de l'Union européenne !

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Dans le rôle du sauveur de l'économie européenne, Jean-Claude Juncker, l'ancien maître du Luxembourg, l'avocat des paradis fiscaux, ces lieux où l'oligarchie planque sa fortune et les mafias recyclent l'argent du crime... !

Pour mesurer l'incongruité de la chose, c'est un peu comme si tu engageais un pédophile pour garder les enfants, nommais Patrick Balkany à la tête d'une mission sur la moralisation de la vie politique, ou désignais un candidat à la candidature issu du PS pour représenter la gauche à la présidentielle : étonnant, non ?

Bref, à peine devenu président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker a concocté un plan pour relancer l'économie et l'investissement dans l'Union européenne.

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Ce plan qui a été salué par Berlin et Paris, s'il vous plaît.

Soyons optimistes. Bon, le plan Juncker, c'est un truc à la François Hollande, genre la continuité dans le changement et le changement dans la continuité, et ce faisant l'austérité, encore et toujours, pour les classes populaires et moyennes.

Il faut souligner que, nonobstant les considérations sociales et écologiques qui n'intéressent que les classes populaires et moyennes, l'Union européenne est la zone économique la plus moribonde.

Il s'agit d'un incroyable exploit alors que l'Union européenne est le continent le plus riche de planète !

Pourtant, les éditocrates et les experts économiques qui sont omniprésents dans les médias ne cessent d'affirmer que sans l'UE, l'Europe serait dans une situation économique, sociale et écologique catastrophique.

Et par conséquent, il faut accepter les traités, les plans, les directives qui suppriment, peu-à-peu, les règles protégeant les classes populaires et moyennes du capitalisme : concurrence dans tous les secteurs, ouverture des frontières à tous les produits fabriqués dans n'importe quelles conditions, casse des services publics, dumping social à tous les étages, règles budgétaires arbitraires, monnaie commune qui échappe au contrôle des peuples, dérégulation de la finance...

Et surtout, il n'y a pas pas d'alternative possible :

« Sans l'euro ce sera la crise, sans le traité de Nice ce sera la bérézina, sans le traité Lisbonne l'Europe sera en faillite, sans le MES ça sera la mouise, sans le TSCG ça sera la catastrophe, sans l'austérité ça sera le déluge ! »

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Dans l'UE, l'alternative politique au néolibéralisme ou au social-libéralisme est systématiquement dénigrée, caricaturée, classée dans le camp des extrêmes, des nationalistes et des anti-démocrates.

Mais alors, qu'est-ce qu'une démocratie sans alternative politique ?

L'UE est un simulacre de démocratie qui ne produit qu'austérité et régression sociale.

Et qui risque également de déclencher la guerre en Europe, tant l'UE est devenue le suppôt de l'impérialisme américain.

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Dans ces conditions, faut-il vraiment s'intéresser au plan Juncker ? Pendant qu'on y est...

Le budget du plan Juncker ne devrait s'élever qu'à hauteur de 300 milliards d'euros. A priori, un montant impressionnant, mais insignifiant à l'échelle du continent puisqu'il représente à peine 2,4 % du PIB européen.

De surcroît. ce plan créera une usine à gaz avec la constitution d'un fonds de garantie reposant sur divers montages financiers. Au final, l'UE mettra seulement 20 milliards d'euros publics ! La manipulation est énorme : 300 milliards d'euros annoncés alors que 20 milliards seront a priori bien réels...

A titre de comparaison, l'évasion fiscale s'élève à 150 milliards d'euros par an en France et à 1400 milliards d'euros par an dans l'UE, soit des sommes considérables qui font assurément défaut pour financer les services publics, la protection sociale, les infrastructures, les retraites et l'investissement public. Soit des éléments précieux pour les populations que la droite et la social-démocratie s'appliquent à détruire et à donner au secteur privé...

Aussi, pour vraiment investir et relancer l'économie, il faudrait lutter contre l'évasion fiscale (en ne faisant pas semblant), au lieu d'imposer l'austérité aux peuples pour gratter quelques milliards d'euros ici et là.

Mais jusqu'à présent, gouvernants et technocrates de la droite et de la social-démocratie préfèrent ménager l'oligarchie et la finance... ceux-là mêmes qui pratiquent l'évasion fiscale.

L'Europe sociale n'aura pas lieu avec l'UE !

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Commentaires

1. Le vendredi 28 novembre 2014, 08:21 par Lou de Libellus

"Ce plan qui a été salué par Berlin et Paris , s'il vous plaît"
Et Israël : http://frblogs.timesofisrael.com/je...

"l'Union européenne est la zone économique la plus moribonde"
Instaurons l'euthanasie pour tous. (c'est déjà fait, Hitler était décidément un visionnaire)

Junky, de son petit nom, est fumant !

2. Le vendredi 28 novembre 2014, 10:55 par des pas perdus

Lou : élève qui a trop d'imagination. Doit se recentrer !

3. Le vendredi 28 novembre 2014, 13:31 par Lou de Libellus

"comme si tu engageais un pédophile pour garder les enfants"
http://www.libellus-libellus.fr/art...
C'est une fiction, ça ?
Sourire, comme tu dis chez moi, mais ce sont des choses qui ne me font pas sourire.

4. Le vendredi 28 novembre 2014, 17:49 par Lou de Libellus

Bon élève, je vais me recentrer.
http://www.lepoint.fr/politique/bay...
Si la page ne change pas, à droite (oui, plutôt à droite) il y a 'Hitler, les derniers jours', c'est flambant.
Et en bas, il y a une pub pour la nouvelle Ford faux cul.
François (pas l'élyséen) fréquente les mêmes chapelles que moi, sincèrement, pas comme le Catalan qui envahit les synagogues pour y faire ses discours.
Je lui parlerai, au moment du Kyrie : il a vraiment besoin qu'on le prenne en pitié.

5. Le samedi 29 novembre 2014, 07:38 par des pas perdus

Lou, excellente fiction, toute coïncidence avec la réalité... Sinon, je ne me mêle pas des querelles de chapelles... La page n'a pas changé. Il faut bien que Le Point vive. Tu sais, c'est dur pour les médias libres !

6. Le samedi 29 novembre 2014, 11:12 par Lou de Libellus

Frais du jour :
http://www.lepoint.fr/invites-du-po...

Les médias libres. Je perçois, à travers la Toile, comme un sourire. N'empêche que Le Point (organe bien connu de la gauche à gauche) ne censure pas. Comme censure Le Figaro qui a perdu sa devise : sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur.

7. Le samedi 29 novembre 2014, 19:07 par des pas perdus

La conclusion de l'article me semble spécieuse. Je pense qu'il y a bien d'autres raisons que l'orientation vers une école privée...

8. Le dimanche 30 novembre 2014, 07:16 par Lou de Libellus

L'ennui, ou la chance, c'est que je connais bien l'enseignement libre.
Après six ans de patience (au sens du latin), ma fille y a commencé ses études en CM1.
Pendant les deux années qu'elle y a passées, il y a eu, en classe de collège, une trentaine de gitans, refusés par le collège public !
En 6e, à Saint-Michel, il y avait 37 élèves. Dans un collège public, dès 30 élèves, les professeurs font grève - parce que ça ne marche pas.
En Terminale, à Saint-Gabriel, ils étaient 42. Dans un lycée public, on refuse après 40 inscrits.
Pourquoi est-ce le bordel et l'échec d'un côté, la réussite et la liberté de l'autre !?
L'enseignement libre est libre. Les établissements sont en majorité catholiques. Ils annoncent dans leur projet une éducation s'inspirant de la morale chrétienne, mais il n'y a pas de prêchi-prêcha, il y a un enseignement, une instruction, une transmission de savoirs (ma fille ne s'intéresse pas aux choses de la religion, depuis longtemps).
Les conditions de logement en internat sont bien meilleures que dans le lycée public d'à côté : là, il y a des chambres à deux (on choisit sa copine), avec deux cabinets de toilette-douche dans la chambre. On travaille, ou on bavarde, jusqu'à l'heure qu'on veut. On peut sécher la cantine du soir - il paraît qu'à Saint-Laurent-sur-Sèvres, il y avait un burger-pizza-crêpes du tonnerre (de dieu).
L'enseignement libre est gratuit. L'hôtellerie est payante : l'internat est un service en plus.
A côté, côté public : chambre à huit, 1 toilette dans le couloir.
On a supprimé (pas remplacé des départs à la retraite) des postes dans le public : les effectifs s'effondrent, depuis une douzaine d'années. Ils augmentent dans le privé (45% des effectifs d'élèves, il faut le savoir).