Droits de la femme & exploitation

un léger décalage...

Billet

« La lutte des sexes n'a de sens que par la lutte des classes. »

J'ai toujours eu un "petit" problème avec la journée de la femme en pensant à cette citation de Michel Clouscard, issue de son livre, le capitalisme de la séduction.

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Certes, cette journée permet de rappeler certaines vérités :

  • les inégalités de salaires qui frappent les femmes (27 % en moins que les hommes);
  • les difficultés à la promotion hiérarchique ou à l'accès à certaines professions;
  • le harcèlement sexuel;
  • la pauvreté qui touche les femmes, en particulier après un divorce;
  • les violences conjugales;
  • les violences dans les transports;
  • le sexisme;
  • le viol;
  • les difficultés à se faire avorter en raison des pressions des mouvements fascistes et des coupes budgétaires (cf. les difficultés du planning familial).

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Certes, le droit a connu quelques avancées mais insuffisamment.

Certes, les quotas sont une bonne chose pour imposer la parité, notamment en politique.

Mais, la parité n'est pas l'égalité, et encore moins l'égalité sociale.

Il me semble que le féminisme est perverti quand des responsables d'association, des médias dominants et des responsables politiques se focalisent sur le faible nombre de femmes chefs ou hauts cadres d'entreprise.

Quel est l'intérêt ou le progrès pour la cause des femmes à ce que d'autres femmes imposent de mauvaises conditions de travail et mettent la pression pour exploiter les salarié-e-s ? En quoi Parisot, Lauvergeon et d'autres ont-elles amélioré la condition des travailleuses ? Le sexe des oligarques est un pis-aller.

Le féminisme qui se situe en dehors de la lutte des classes est soit insuffisant, soit un projet purement sociétal qui ne remet pas en cause les fondements d'un système capitaliste profondément inégalitaire.

Ce féminisme-là peut même être considéré comme une diversion qui profite au patronat et à l'oligarchie.

Telle est d'ailleurs la limite ou l'hypocrisie du féminisme de gouvernement incarné notamment par Pascale Boistard, secrétaire d'Etat chargée des droits des femmes.

Cette représente socialiste du gouvernement Valls ne s'est pas opposée à la loi Macron qui impacte les droits des femmes. Les salarié-e-s concerné-e-s par le travail dominical et le travail de nuit sont à 80 % des femmes... Et, les divers aménagements vantés par une députée du PS ne sont que poudre aux yeux.

Aussi, je fais mienne cette phrase de Michel Clouscard pour conclure :

« La seule mesure de l'égalité politique entre l'homme et la femme, c'est l'égalité devant le travail. C'est l'égalité proposée par le socialisme (celui qui lutte contre la social-démocratie). C'est la seule manière d'en finir à la fois avec l'Eve éternelle et l'Homme éternel. Alors plus de phallocrates ni de féministes. Mais un rôle commun, dans le procès de production et de consommation. »

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Commentaires

1. Le dimanche 8 mars 2015, 13:07 par lediazec

Salut l'ami. Ah, la putain de parité, puis le reste, pour ne pas dire "les restes". Atroce ! Mais que faire ? Comme pour le reste, on continue !
Merci pour le lien.

2. Le dimanche 8 mars 2015, 17:54 par Lou de Libellus

Bof ! Celle de la deuxième photo, elle ne va pas se faire avorter ? Je vois avec plaisir qu'on a fermé un hôtel de (l'im)passe, parce que la parité maquereaux-filles n'est pas encore au point.

Dans un moment de faiblesse, pour attirer une clientèle féminine, j'avais écrit :
http://www.libellus-libellus.fr/art...

3. Le dimanche 8 mars 2015, 19:54 par des pas perdus

Lediazec, de rien. On essaie d'avancer ou de ne pas reculer.

Lou : hé hé, on a tous nos moments de faiblesse ! Bien d'accord, les femmes sont des hommes comme les autres... A méditer !