Bêtise dominicale

un léger décalage...

Billet

Après de longues recherches sur le travail et le repos dominical, je suis tombé sur une perle, en l'occurrence un article de Laurence Hansen-Love, intitulé « Que l’autorité se borne à être juste » !.

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Après avoir mal passé en revue quelques arguments défavorables au travail dominical, elle conclut son court article de la façon suivante sur le ton de l'évidence qui sied à certain-e-s du haut de leur chaire universitaire :

« Les lois ne sont pas intangibles. Le monde bouge. Mais surtout : laissez moi décider si je veux travailler ou pas, et consommer ou pas, et à quel moment de la semaine. »

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Je ne connais pas le milieu social dont est issue cette philosophe, même si j'ai ma petite idée, ni son parcours professionnel ou associatif, mais il y a une chose dont je suis certain, c'est qu'elle n'a pas lu (ou rien retenu) Marx ou Bourdieu pour ignorer à ce point les rapports de subordination au sein du monde du travail et la domination du patron sur le salarié surtout en période de chômage de masse.

Si elle était sortie de temps-en-temps de sa tour d'ivoire, elle aurait cité Henri Lacordaire plutôt que Benjamin Constant :

« Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit »

En l'espèce, la loi doit imposer aux dominants un jour de repos afin que les salariés puissent disposer d'un jour de liberté pour vaquer à leurs occupations, parce que Madame la philosophe, le monde du travail ne ressemble pas à votre milieu, où, par exemple, vous pouvez vous organiser comme vous l'entendez - vous et votre conjoint - pour garder les gosses, faire certaines taches en commun... ce qui n'est pas le cas d'un couple de salariés lambda qui n'a que le dimanche pour se retrouver une journée entière.

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Vous, je ne sais pas, mais je suis parfois sidéré par la bêtise et les lieux communs répandus par des personnes d'un certain niveau intellectuel...

Commentaires

1. Le dimanche 26 avril 2015, 19:38 par Lou de Libellus

Au numéro 101, un (très) jeune homme croise une jeune fille. C'est écrit : J'y vais, elle aime.
Je suis parfois sidéré par les banalités que je sème du haut de mon certain niveau intellectuel : - )

2. Le dimanche 26 avril 2015, 20:28 par Un partageux

"sidéré par la bêtise et les lieux communs répandus par des personnes"
N'ayant pas la télé j'éprouve cette sidération en regardant de loin en loin de petits extraits sur la toile. Et France Inter me donne un leçon chaque fois que j'allume le poste. Aujourd'hui c'était Gérard Larcher, président du sénat, qui causait comme un alcoolique en phase critique juste avant la fermeture du bistrot.

3. Le lundi 27 avril 2015, 12:15 par Lou de Libellus

Des pas, je sais que tu prends note de mes lectures. En ce moment, il fait encore nuit, je prends un café chez Basile. Il y a déjà trois morts. C'est un petit roman (150 pages, enfin un écrivain qui a le souci de ses lecteurs ! parce que Ken Follett, c'est bien, c'est d'accord, ça pend, ça égorge, ça hurle comme il faut, mais c'est du 1300 pages minimum) signé Rod Lediazec. Tu connais ?

Mon Partageux, tu auras un lien sur Libellus dans une semaine. Ah ? Oui, tu verras.

Ce n'est pas le tout, je suis avec Isabelle Faust, et elle est... bien sûr.

4. Le lundi 27 avril 2015, 19:01 par des pas perdus

Hubert : ils ont une bonne buvette au Sénat...

Lou : Oui, j'aime lire ses billets. Quel est le titre?

5. Le mardi 28 avril 2015, 18:32 par Lou de Libellus

Comment ? Tu ne connais pas 'Il faisait encore nuit' ?

Je ne publierai un article que courant mai. Pour le début, j'ai déjà la biographie de l'artiste qui suit la photo.
Il n'y a aucune photo de Lediazec.
On sait seulement quelle année il est né et où il réside. Et encore, ce n'est pas vérifiable puisque Lediazec est un pseudo. Avec ce rien, j'ai pondu six lignes.
Lui, il a déjà fait trois morts dans les trois premières pages. J'aime bien l'ambiance, dans une écriture rapide.

6. Le mercredi 29 avril 2015, 08:48 par des pas perdus

Trois morts, trois biographes, fais gaffe !