L'autoritarisme austéritaire

un léger décalage...

Billet

Cette semaine, le premier ministre n'a pas pris le risque de soumettre la loi Macron au vote de l'assemblée nationale, démontrant ainsi la fragilité de sa majorité socialiste, et la faiblesse de ses arguments. Mais surtout, l'utilisation du 49-3 montre combien l'austérité a du mal à passer...

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Comme l'a dit André Chassaigne :

« vous craigniez que l’alternative de gauche à votre politique n’éclate au grand jour. Ceux qui s’opposaient au détricotage de notre modèle social, ceux qui refusaient les atteintes au droit environnemental, ceux qui ne pouvaient se résoudre aux coups portés aux droits des salariés, étaient suffisamment nombreux pour empêcher le passage de ce texte. Quelle majorité de gauche peut se rassembler sur un texte qui accumule les mesures de régressions sociales, qui ne répond en effet en rien aux urgences de notre pays et favorise une mutation idéologique profonde vers la société de marché ? »

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Le député communiste et du Front de gauche a souligné les aspects les plus réactionnaires de cette loi :

« abandon du ferroviaire au profit de sociétés d’autocars, remise en cause du service public de la justice, privatisation de la gestion d’aéroports rentables et de l’industrie de défense, allègement fiscal au profit des dirigeants du CAC 40, extension du travail du dimanche et de nuit, recul des droits des salariés et des obligations patronales, déconstruction du droit de l’environnement par ordonnance et limitation du recours en démolition en cas de permis illégal... Sans compter les mesures régressives nouvelles imposées par le Gouvernement à l’occasion de la seconde lecture, en particulier le plafonnement des indemnités pour licenciement abusif, qui n’aura pas d’impact sur le plan de la lutte contre le chômage, mais qui constitue ni plus ni moins un encouragement pour les employeurs à licencier abusivement. »

Tout cet arsenal de régression sociale répond aux exigences de la commission européenne. Il n'est pas dans mon propos d'opposer cette dernière au gouvernement français puisque les deux travaillent en bonne intelligence sur la politique à mener aussi bien en France qu'en Grèce.

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J'observe qu'à mesure que la régression sociale progresse et que son échec économique et social devient évident, les acteurs de l'austérité montrent leur vrai visage, celui d'une caste oligarchique profondément autoritaire qui ne respecte pas la démocratie et les peuples. J'ai même entendu des "intellectuels" médiatiques évoquer un accident démocratique en parlant de l'émergence de Syriza ou de Podemos.

Cet autoritarisme s'exprime aussi bien par l'utilisation du 49-3 qui vise à imposer, coûte que coûte, l'approfondissement de la régression sociale en réduisant au silence l'opposition de gauche, que par l'intransigeance de la troïka et des pays membres de l'UE, dont la France, qui essaient de bloquer la politique progressiste du gouvernement SYRIZA, fut-ce au prix de provoquer une grave crise économique à l'échelle du continent européen, voire de la planète. Il y en a même parmi eux, à l'instar de Leparmentier du Monde, comme le révèle Jean-Luc Mélenchon, qui espèrent qu'un putsch renversera Tsipras pour tuer tout espoir d'une autre politique en Europe.

Mais, n'est-il pas déjà trop tard pour Juncker et les austéritaires ?

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Commentaires

1. Le dimanche 21 juin 2015, 16:40 par Zap Pow

Voilà ! Notre gouvernement fait de l'austéritarisme.

2. Le dimanche 21 juin 2015, 16:59 par des pas perdus

Bien dit Zap Pow.

3. Le dimanche 21 juin 2015, 17:11 par Lou de Libellus

"une caste oligarchique profondément autoritaire qui ne respecte pas la démocratie et les peuples"
C'est quoi, la démocratie ?
Le présent gouvernement a été "élu" par le peuple - nommé par un président élu par le peuple, en suivant une majorité parlementaire élue par le peuple.
En 2017, un gouvernement LR sera nommé après l'élection démocratique d'un président LR et d'une majorité parlementaire LR.
Ce n'est pas l'oligarchie qui est condamnable mais la secte oligarchique toujours actuelle, démocratiquement portée par la servitude volontaire sur laquelle La Boétie a écrit de bien belles choses il y a... près de cinq siècles...

4. Le dimanche 21 juin 2015, 19:22 par des pas perdus

Ta définition de la démocratie se réduit à des rendez-vous électoraux, soit concrètement 4 jours (élections présidentielle et législatives) dans un quinquennat, ce qui fait peu...

5. Le dimanche 21 juin 2015, 21:09 par Lou de Libellus

Et concrètement, comment définis-tu notre démocratie d'aujourd'hui ?

6. Le dimanche 21 juin 2015, 21:18 par des pas perdus

Un simulacre de démocratie...

7. Le mercredi 24 juin 2015, 15:32 par Annie

Lou : pour moi c'est simple : nous ne sommes plus en démocratie mais dans une dictature, voire une forme de fascisme moderne.

8. Le vendredi 26 juin 2015, 18:39 par des pas perdus

Oui Annie, une sorte de fascisme aux contours mous.