PS-LR : Valls a raison pour la fusion

un léger décalage...

Billet

Le premier ministre de la France a soutenu que les listes PS et LR devraient fusionner aux régionales pour faire barrage au Front national.

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Manuel Valls a raison pour la fusion PS - LR même si le prétexte du FN est un peu gros pour faire avaler la pilule aux militants et aux sympathisants qui pensent naïvement que le parti dit socialiste se situe toujours dans le camp de la gauche...

Un peu gros parce que depuis la fin des années 80, les gouvernements dits socialistes appliquent une partie du programme du Front national en matière d'immigration, validant et légitimant ainsi les idées de l'extrême droite.

En effet, un vrai gouvernement de gauche devrait dire que l'immigration n'est pas un problème, mais que la répartition inégalitaire des richesses qui génère les SDF, le manque de logements sociaux, les bidonvilles, le chômage de masse, l'exploitation des travailleurs, la pauvreté, l'échec scolaire des enfants issus de milieux très modestes, la reproduction sociale, les défaillances du système de soins, les pensions ne garantissant plus un niveau de vie décent à certains retraités, la désertification de certains territoires, les minimas sociaux en dessous du seuil de pauvreté, etc, est LE problème !

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Et, un vrai gouvernement de gauche devrait légiférer en conséquence, plutôt que de créer de nouveaux sans-papiers, de dépenser des millions d'euros en centres de rétention et en reconduites à la frontière en faisant croire que ces mesures résoudront les problèmes susvisés. Idem pour la question de la citoyenneté des immigrés que le PS n'a jamais osé inscrire dans la loi de peur de ne pouvoir attirer certains électeurs du FN...

Depuis 1983-84, les gouvernements soutenus par le parti dit socialiste n'ont eu de cesse de donner des gages de bonne volonté au patronat et aux classes possédantes. Sous le quinquennat de Hollande, les gouvernements Ayrault et Valls ont acté la soumission du parti dit socialiste à l'idéologie dominante ultralibérale via une politique de l'offre qui ne fait qu'aggraver celle de leurs prédécesseurs de droite avec de nouvelles privatisations, de nouveaux cadeaux aux entreprises du CAC40 sous forme de milliards d'euros sans aucun contrôle ni aucune contrepartie chiffrée, la banalisation du travail dominical et du travail de nuit, les baisses drastiques des dotations aux collectivités locales, les baisses d'effectifs dans la fonction publique d'Etat, la privatisation rampante de la sécurité sociale, ou encore le démantèlement de l'hôpital public, sans parler du soutien au futur grand marché transatlantique...

A défaut de mener une politique de transformation sociale, et à mesure qu'il s'éloignait de l'objectif de justice sociale, le parti dit socialiste a remplacé son discours social par un discours à base de bons sentiments et d'antiracisme bon teint qui ne l'empêche pas de mener une politique répressive contre les immigrés et les exclus du système capitaliste. Quant au marxisme et à la lutte des classes, ils ne figurent plus dans sa déclaration de principe, enterrés au profit de la défense de la mondialisation néolibérale et de l'atlantisme !

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Aussi, hormis quelques questions sociétales qui finiront par disparaître, à l'instar du PACS qui est entré dans la loi et dans les mœurs, les convergences idéologiques entre PS et LR sont bien trop nombreuses pour que la fusion ne se produise pas, d'autant que dirigeants et élus des deux formations appartiennent à la même classe sociale.

Enfin, la fusion des listes PS - LR dans un 1er temps, puis dans un 2d, des deux partis mettra un terme à la mascarade de l'incarnation du clivage gauche - droite par ces deux partis de droite.

Bref, Valls a raison pour la fusion PS - LR ! Non pas à cause du FN qui pourrait les rejoindre plus tard, tant cette formation défend également l'ordre social du système capitaliste, mais en raison de leur foi en ledit système.

Commentaires

1. Le jeudi 12 novembre 2015, 16:46 par Arthurin

La première cause du maintien de la hiérarchie sociale du capitalisme industrio-financier néo-libéral est l'absence de démocratie ; le premier frein à la démocratie est la représentativité (cf. https://redvolted.wordpress.com/201...) ; or le parlementarisme représentatif est défendu jusqu'au FdG.

2. Le jeudi 12 novembre 2015, 18:17 par Un partageux

On est bien d'accord. Fusion des listes LR et PS dès le premier tour ! Puis fusion des partis. Et un seul candidat en 2017. Un seul candidat LR & PS bien sûr mais surtout un seul candidat admis à se présenter pour éviter tout risque démocratique. ;o)

3. Le jeudi 12 novembre 2015, 19:12 par lediazec

Bonsoir DPP. Comme ça les choses sont claires ! Là où il y a l'Eugène il n'y a pas de plaisir et encore moins de gène...

4. Le vendredi 13 novembre 2015, 12:31 par Lou de Libellus

La fusion, ça me rappelle Tchernobyl - et ton titre n'est pas innocent.
Maintenant (l'art de dériver, mais avec art), j'ai posé une question sur Facebook, apparemment une colle, sur le journal d'une amie militante aux jeunesses communistes et qui participait à un séminaire sur Marx.
Question : quels sont les trois concepts fondamentaux de Marx ?
(j'aurais dû ou pu ajouter : effacés par les partis communistes d'aujourd'hui)
Ta réponse ?

5. Le vendredi 13 novembre 2015, 18:39 par des pas perdus

Oui Arthurin. Peut-on utiliser les armes de l'ennemi pour le vaincre ?
Hubert, le plus tôt sera le mieux...
Lediazec, leurs places sont bonnes..
Lou, tu te crois en activité ? V,PV et À...

6. Le vendredi 13 novembre 2015, 19:05 par Arthurin

En voilà une question qu'elle est bonne ^^

AMHA l'essentiel est d'utiliser des stratégies et des procédés qui soient efficaces (relativement à des objectifs), que ce soit ceux de l'ennemi ou non.

De là faut cerner un peu les objectifs, si l'enjeu c'est d'unir toute "la gauche" (vrauche et autre) pour changer le monde, ok, c'est la recette du pâté d’alouette (ou était-ce un miroir ?). Donc à la limite on peut appliquer n'importe quelle stratégie, osef.

Si l'enjeu est de vivre et faire vivre une réelle démocratie, je ne vois pas ce que ça pourrait nous apporter de capituler en rase campagne sur une notion essentielle comme la représentativité.

@ Lou : comme ça à froid 1) la théorie de la valeur (dont pv, hein) 2) le prolétariat et 3) les structures du capitalisme (dans le désordre) (et j'ai envie d'ajouter un petit 4 les conséquences de l'excès de productivisme sur l'environnement) (et j'en sais rien si ça a été effacé ou pas par le PCF) (et je m'en fou d'ailleurs) (mais de toutes façons c'est pas à moi qu'on parlait ^^) (oui j'arrête ^^)

7. Le samedi 14 novembre 2015, 05:13 par Lou de Libellus

Eh oui, c'est pour ça que tu n'es pas sur Facebook, tu as juste.
La plus-value, la dictature du prolétariat, la lutte des classes.
Des mots qui font peur quand on ne sait pas lire.
La plus-value (ou survaleur) vient de Proudhon, mais le concept a bien été défini par Marx.

8. Le samedi 14 novembre 2015, 13:22 par Arthurin

Tant qu'on y est on va digresser un peu, si vous le voulez bien.

Même quand on sait lire, dictature du prolétariat, ça fait un peu flipper.

Marx nous dit que le prolétariat est la classe sociale opposée au capitalisme et que le capitalisme est l'accumulation de capital.

Or on peut distinguer plusieurs types de capital (financier, mobilier, industriel, humain, etc.)

Je saute directement le raisonnement pour dire le fond de ma pensée : je crois que Marx porte sa critique exclusivement sur le capitalisme industrio-financier déjà néo-libéral. Et que la définition qu'il donne du capitalisme est insuffisante, le capitalisme n'est pas strictement accumulation de capital mais système visant à l'accroissement de valeur d'une ressource donnée (ici une ressource financière, et donc de fait accumulation) (mais ça pourrait tout aussi bien être l'accroissement de valeur du capital humain humaniste) (j'insiste) ; partant, le prolétariat n'est plus strictement la classe opposée au capitalisme mais la classe opposée aux dérives immorales non seulement du capitalisme mais de la société en général.

Le prolétariat ne présente pas de velléités dominatrices et ne tend donc pas à la dictature mais à sa souveraineté. Ce qui n’exclue et n’affaiblis en rien la réalité et la nécessité du rapport de force, de la lutte de classe.

9. Le samedi 14 novembre 2015, 18:07 par Lou de Libellus

Comme tu le dis, on pourrait digresser longtemps. Claude Allègre parlait de dégraisser le mammouth. Le concept de Marx est très clair : le bourgeois possède les moyens de production et tire une plus-value de la force de travail du prolétaire. Un ingénieur ou un rédacteur en chef au service de la famille Dassault peut vivre "bourgeoisement", avec dix ou quinze mille euros par mois, il reste un prolétaire. Et comme je ne fais pas de politique, je ne sais rien.

10. Le dimanche 15 novembre 2015, 00:38 par Arthurin

Clairement insuffisant.

Mal nommer les objets c'est ajouter à notre misère, qu'il disait l'autre.

(bonus : la conscience de classe comme constitutive de la classe)

PS : on peut discuter de l'élément culturel en charge des rapports sociaux sans le pratiquer, ce n'est pas symptomatique de l'ignorance.

11. Le dimanche 15 novembre 2015, 12:03 par des pas perdus

Messieurs, si je peux me permettre d'intervenir...
La conscience de classe ou plutôt son absence a pour conséquence que l'ingénieur qui vit bourgeoisement n'a pas conscience qu'il appartient au prolétariat, et qu'un aléa est susceptible de le plonger dans la pauvreté.

12. Le lundi 16 novembre 2015, 01:05 par Arthurin

Fais comme chez toi DPP :)

Dans l'exemple que tu donnes, selon la définition que j'énonce plus haut du prolétariat, l'absence d'axiologie ou l'axiologie neutre de cet ingénieur implique qu'il ne peut appartenir au prolétariat (mais ça ne le range pas forcément ni dans la bourgeoisie, ni dans le sous-prolétariat, pour lesquels sont également requises des axiologies non-neutres).

Le bourgeois ne possède pas seulement les moyens de production et ne se contente pas de tirer la plus-value de l'exploitation de la force de travail, il a la volonté d'agir ainsi, en conscience, la volonté d'exploiter le travailleur (ou la machine) pour en tirer, pour lui seul, le profit le plus élevé.

Cet ingénieur peu soit être en accord avec cela, soit en désaccord, soit exploiter la situation à son avantage (syndrome du larbin), soit s'en foutre magistralement, soit ne pas avoir d'avis sur une réalité qu'il ignore.

Le prolétaire en l’occurrence c'est celui qui est en désaccord avec le principe même d'exploitation (en son sens péjoratif) des travailleurs.

(le sous-prolétaire est typiquement celui qui est en accord, mais je crois qu'on peut inclure le larbin).

(quant au jemenfoutiste et à l'ignare, souvent ils glissent au gré du vent.)

PS :

"Toute la faiblesse de n’importe quel homme le tire du même côté. La pente est à droite"
Alain