Ainsi, la loi Macron, à peine adoptée sans vote et toute juste entrée en vigueur, va être modifiée à cause de quelques grains de sables qui ont grippé la belle machine social-libérale à banaliser le travail dominical !
En effet, CGT, FO et Solidaires ont eu le toupet de dire non aux accords d'entreprise propositions du patronat, malgré probablement quelques pressions amicales, voire des promesses officieuses en échange de la signature de l'un d'eux...
D'autres organisations qu'il me répugne de qualifier de syndicats, plus conciliantes avaient dit oui, ce qui ne signifie pas pour autant qu'elles se sont laissées corrompre, tellement elles sont coutumières de signer des chèques en blanc au patronat et au gouvernement.
A la CFDT, les choses se sont d'ailleurs très mal passées. La confédération dirigée par Berger a suspendu sa délégation à la fédération départementale du commerce, moins moutonnière que prévu. Pour les apparatchiks de la CFDT, il importait de soutenir la loi Macron... Mais, face à ce déni de démocratie, ladite délibération s'est réunie en congrès et a décidé à plus 95 % de scissionner plutôt que de trahir ses engagements auprès des salariés... Ambiance !
Dans ce contexte, le gouvernement par la voix de sa ministre du chômage et de l'exploitation sociale, a annoncé l'autorisation de généraliser les référendums au sein des entreprises afin de valider les "accords" (qui n'en sont pas)... et d'imposer ainsi la banalisation du travail dominicale, soit une grossière manœuvre pour abroger les rares dispositions de démocratie sociale de la loi Macron et contourner les syndicats.
N'est-ce pas tordant de constater que ce gouvernement Valls ne respecte pas ses propres lois ?
A peine entrée en vigueur, jamais votée, le gouvernement PS s'apprête à modifier la loi Macron !
Dans ses rêves les plus fous, le patronat ne pouvait rêver d'un gouvernement aussi servile qui combat avec autant d'acharnement que lui les syndicats et leur mission de défense des intérêts des salariés. Et nul doute qu'après, médias dominants et éditocrates débattront sur le faible taux de salariés syndiqués et l'indispensable représentativité syndicale ! Mouarf !
Cette actualité révèle que le dialogue social est un stratagème qui permet normalement au gouvernement de se cacher derrière les partenaires sociaux pour imposer la régression sociale... Sauf qu'en l'espèce, CGT, FO et Solidaires ont fait anormalement capoter l'entourloupe ! Bien joué !
Et, si jamais les salariés disent non par référendum, elle fera quoi Myriam El Khomrila, la ministre du chômage et de l'exploitation sociale ? Un traité comme Sarkozy en 2007 ?
Commentaires
"médias dominants et éditocrates débattront sur le faible taux de salariés syndiqués"
En même temps si on tend le bâton et qu'on prête le flanc, faut s'attendre à avoir mal aux côtes...
"ministre du chômage et de l'exploitation sociale"
:)
"généraliser les référendums au sein des entreprises"
Des référendums à l'initiative exclusive du patron ? C'est pas exactement la démocratie...
Tel que je le vois ça va être extrêmement difficile de s'opposer à cette saloperie vu la faiblesse de nos syndicats (qui n'est pas sans rapport avec le taux de syndication...) ; et sur le fond comment s'opposer à "plus d'intégration citoyenne" (j'entends déjà les laïus néo/ultra-libéraux) quand la notion de citoyenneté elle-même est galvaudée ?
On peut toujours faire pire. Quand je disais que rien ne se faisait sans les syndicats... J'aime bien le 104, il y a même un début de morpion.
Arthurin, je suis bien d'accord... Hélas ;)
Lou, ton esprit joueur va te jouer des tours.
J'ai vécu deux référendums d'entreprise. Effectivement rien de démocratique, à chaque fois les salariés ont donné raison à la DRH, le couteau sous la gorge. (Soi-disant pour sauver des emplois??)Résultat 2 suicides sur la période, un paquet de gens en chômage longue durée, en décembre dernier, fermeture définitive...et surtout des haines tenaces entre les salariés, la fin est pénible, aucune solidarité, plus de salaires, et un mort par crise cardiaque.
Robert, merci pour ce témoignage. Ces informations ne sont jamais mis en avant par les médias dominants. Et pourtant, quelle violence.