Le flic Perro Lascano se retrouve à la retraite sans s'y être préparé. Il s'enfonce dans l'ennui et l'amertume dans son appartement de Buenos Aires, à tel point que sa maitresse n'éveille plus en lui le moindre désir. C'est une parente éloignée et richissime, dont il ne soupçonnait pas l'existence, qui le sauve de la dépression en lui confiant la mission d'élucider l'assassinat de sa fille et la disparition de sa petite-fille, vingt ans après les faits...
« Elle ne se rappelle pas la dernière fois qu'elle a emprunté un moyen de transport en commun qui ne vole pas. Elle trouve ça admirable toutes ces petites gens qui, après huit ou dix heures d'un travail exténuant et ennuyeux, ont encore la force de grimper dans ces corbillards surpeuplés, nauséabonds et minables pour supporter un trajet de deux heures qui leur permettra, enfin, de retrouver leur maison et leur vie tout aussi ennuyeuses. »
Le récit brosse une société violente pourrie par l'argent de la prostitution et de la came où dominent politiciens véreux, malfrats, juges et policiers qui profitent, à leur niveau, de la corruption. Quant à la multitude, elle est exploitée et miséreuse, et parmi, elle, ce sont les femmes, réduites à l'état de marchandises, qui paient le plus lourd tribu...
« Nous sommes tout le passé, nous sommes nos amis, nous sommes tous ceux que nous avons vus mourir, nous sommes les libres qui nous ont rendus meilleurs, nous sommes avec bonheur les autres. »
Ernesto Mallo est une vieille connaissance dont le précédent roman, L'aiguille dans la botte de foin, m'avait déjà fait passer un excellent moment de lecture. L'atmosphère est toute aussi malsaine et irrespirable. Un roman passionnant.
Commentaires
Une atmosphère malsaine et irrespirable ? C'est pour moi. Je ne pourrai le chroniquer qu'à la rentrée.
Lou : je sais, tu lis très lentement...
: - )
C'est que mon programme est en ligne jusqu'à la rentrée. J'ai même intercalé trois articles à quatre jours de distance d'ici à fin juin, malgré ma résolution de ne publier qu'une fois par semaine.
Ce dimanche, tu es invité 'Au comptoir' où tu expliques le 49-3 à Mimile (qui n'y voyait qu'une figure érotique).
Je suis impatient de découvrir les nouvelles aventures de Mimile...
Ado, ma conscience s'est éveillée à la politique grâce à la lecture du "roman noir" ou "Série noire"; plus que celle des romans classiques.
Robert, j'en ai lu un paquet quand j'étais ado.