fermeture le

un léger décalage...

Billet

Une boutique fermée définitivement dans une rue à l'abandon, à quelques mètres du centre de tri de La Chapelle. Des immeubles sans confort, des hôtels vieillots, des immeubles lépreux, une bouche d'eau laissée à la disposition des habitants pour se ravitailler, des tags et des dessins sur les murs qui témoignent d'un mal être. Avant de marcher dans cette rue, nos pas perdus passèrent devant des mendiants. Bref, le tableau était complet et saisissant, au point de poser quelques questions...

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Sommes-nous en Europe, territoire le plus créateur de richesses ? Sommes-nous en France, quatrième puissance économique mondiale ? Comment peut-on abandonner une partie de la population ? Certes, le problème du logement n'est pas l'apanache des "sans-papiers". La puissance publique a tellement baissé les bras depuis des décennies que les travailleurs français aussi n'arrivent pas à louer un logement. Les "sans-papiers" sont les premières victimes du libéralisme et... du cynisme politique qui les traite en bouc-émissaires des maux de notre société.

S'inquiéter du sort des "sans-papiers", c'est s'intéresser à un sous-prolétariat qui ne vote pas et qui représente donc une mauvaise clientèle pour le politicien cynique ! Nos pas perdus les écrivent avec des guillemets car les "sans-papiers" sont, dans leur majorité des cas, des personnes qui ont été privées de leurs droits légitimes et installées dans la clandestinité depuis les lois Pasqua et suivantes... Au lieu de mener une politique volontariste et constructive en direction des immigrés, les gouvernements successifs ont préféré une action démagogique, inefficace, irréaliste et clientéliste, en reprenant le thème de "l'immigration zéro", cher au Front National.

De nombreux immigrés sont devenus des "sans-papiers" ! Or sans papiers, impossible de trouver un emploi déclaré et un logement...Quant à vivre décemment ! Il faut quelques incendies chez les marchands de sommeil pour révéler au grand public ce drame humain. Sarkozy, qui fut maire d'une ville où le logement social est quasi inexistant, a trouvé une méthode : vider ces hôtels pourris qui risquent de les tuer, les loger provisoirement et les expulser... Aujourd'hui, on aboutit à des situations kafkaïennes où des enfants nés en France sont les premières victimes de cette politique, et risquent d'être séparés de leurs parents, expulsés manu militari dans leur pays d'origine...