surpris...

un léger décalage...

Billet

Les médias nationaux s'étonnent que des fournisseurs d'accès à internet (FAI) comme Free ou Neuf Télécom fassent payer depuis peu des appels téléphoniques en plus de l'abonnement forfaitaire. Les mêmes avaient approuvé la privatisation de France Télécom et, au passage, profité de la manne publicitaire . Certes, depuis 10 ans, et les lois Quillès qui créèrent deux entités distinctes, La Poste et France Télécom, et préparèrent la privatisation, France Télécom n'était plus vraiment un service public. Mais avant, ce service public proposait sur le territoire des services performants à un prix raisonnable pour tous. Au lieu d'une part de l'adapter avec de nouvelles règles et de nouveaux objectifs, par exemple le droit pour chaque citoyen de disposer d'internet et de la téléphonie mobile à un prix modique, et d'autre part de privilégier la coopération européenne, les politiciens de l'Europe et de la France préférèrent privatiser les entreprises nationales des télécommunications et, par conséquent supprimer les monopoles.

Certes, au début, tout le monde, et en particulier le grand public, sembla profiter de la "saine et sainte émulation de la très très pure concurrence" entre les diverses entreprises : guerres des prix et des services proposés, offres imbattables... Mais aujourd'hui, dans ce secteur, comme dans beaucoup d'autres, on observe un certain essoufflement de la concurrence, à l'instar de la téléphonie mobile ! Les sociétés, hier concurrentes, se satisfont de leurs parts de marché... Elles proposent des services équivalents à des prix identiques et, en fin de compte, préfèrent grossir leurs marges bénéficiaires en se payant sur la bête, c'est-à-dire le consommateur. Dans cette situation qui s'apparente à un monopole privé qui ne dit pas son nom, et qui est due aux comportements suspects des opérateurs, en totale opposition avec la notion de concurrence, les organismes de surveillance et de régulation révèlent leur impuissance.

Bilan : autrefois, nous avions un monopole qui appartenait à chaque citoyen(ne) dont les missions de service public et le prix à payer étaient décidés démocratiquement, après un débat, par le vote d'une loi au Parlement, assemblée élue par le peuple... Aujourd'hui, nous avons un oligopole où quelques entreprises privées monopolisent l'offre et se partagent le gâteau... Curieuse évolution ! Curieux progrès... Finalement, nos pas perdus sont surpris, non pas par les réactions faussement indignées des médias, mais par le silence des thuriféraires du libéralisme économique... Enfin, pas tant que cela : ils ont bien accompli leur boulot... en amont. On devrait les entendre prochainement sur l'éducation ou sur la santé...