une exécution qui arrange tout le monde sauf les victimes

un léger décalage...

Billet

Les images de la pendaison de l'ancien dictateur Irakien Saddam Hussein ont marqué les derniers jours de l'année 2006 et rappelèrent l'exécution des époux Ceaucescu, le jour de noël en 1989.

M

Nous éprouvâmes le même sentiment de malaise entre la satisfaction de savoir ces individus mis hors d'état de nuire et la conscience d'assister à une parodie de justice qui transforme ces monstres-là en victimes.

La peine de mort est indissociable d'une justice synonyme de vengeance qui rappelle les temps de la loi du talion. La connaissance de la vérité est ici marginale. Cette justice-là ne recherche pas à mettre en lumière tous les faits, à établir les responsabilités, à recenser tous les responsables et toutes les victimes. Elle s'attache exclusivement à marquer les esprits en prononçant l'exécution de l'ancien dictateur à l'issue d'un procès sommaire.

Cette mort expiatoire arrange tout le monde. Sauf les victimes qui sont privées d'une véritable justice impartiale et humaniste. Des victimes... doublement victimes !

Cette justice expéditive permet au nouveau pouvoir de leurrer le peuple, de ne pas se priver du soutien de certaines puissances étrangères, et de recycler les cadres de l'ancien régime. Et ainsi aujourd'hui, l'Irak et la Roumanie comptent sans doute dans leurs élites des Bousquet et des Papon...