Dans tous les pays où le néo-libéralisme sévit, la précarité sociale et la grande pauvreté grandissent tandis qu'au même moment les richesses remplissent les poches d'une minorité de plus en plus fortunée. Ce que nous découvrions étonnés à la fin des années 70 lorsque nous regardions des reportages sur les Etats-Unis ou sur des pays du Tiers-Monde, est arrivé près de chez nous vers le milieu des années 80.
D'abord, ce fut marginal puis à mesure que les plans de licenciement arrivaient, les entreprises fermaient ou délocalisaient, l'Etat se décentralisait et se désengageait, l'Europe se dotait d'une monnaie incontrôlable politiquement, les contrats à temps partiel se développaient, le SMIC et les retraites étaient désindexés de l'inflation, les charges sociales s'allégeaient, l'impôt sur le revenu devenait marginal par rapport aux taxes et impôts indirects, les rentiers réapparaissaient, les médias passaient sous le contrôle des groupes industriels ou financiers, etc... la France découvrit de plus en plus de clodos, de vagabonds. Pour se voiler la face et rendre moins effrayante la réalité, on parla de "sans domicile fixe" puis de SDF. On créa le RMI, des emplois subventionnés, aidés, encouragés, désimpôsés... Mais le nombre de SDF augmenta.
La pauvreté augmente. Le phénomène des SDF est devenu si important et intolérable qu'il s'est enfin transformé en enjeu politique. Voire même politicien. Quelle honte de voir cette droite pondre dans l'urgence un texte de loi . Mieux vaut tard que jamais ! Mais pour cette droite chiraquienne, sarkozyste ou libérale, l'urgence n'est pas de donner un logement à chaque SDF mais de conserver le pouvoir à l'issue du second tour de l'élection présidentielle. Analyse sectaire ? La droite est au pouvoir depuis un septennat et un quinquennat. Elle avait lagement le temps de légiférer et de mettre en oeuvre le droit au logement opposable!