Durant tout le récit, le lecteur accompagne des hommes et des femmes dont la vie va être profondément marquée par le drame du stade du Heysel. Sans jamais nommer ce lieu où périrent 39 personnes, l'auteur nous plonge dans les pensées de Geoff, Tonino, Gabriel, Tana et Virginie.
Avant l'entrée dans le stade, au fil des heures, c'est la folie qui semble peu à peu monter chez certains. Ce phénomène de dépersonnalisation est provoqué par le désir d'assister à un événement exceptionnel et l'effet de la foule qui rend anonyme et galvanise chaque individu. Ce sont également ces regards, ces gestes, ces billets perdus et volés, ces sentiments de jalousie et ces rencontres hasardeuses.
Deuxième partie, c'est l'entrée dans le stade, la panique, la peur, puis l'errance aux alentours du stade et à l'hôpital. L'auteur fait ressentir au lecteur l'impuissance, l'incompréhension, hébétude et la douleur qui frappent nos héros (ou anti-héros). Une défaite personnelle plus ou moins dévastatrice.
La troisième partie est celle du retour. Retour chez soi dans les familles. La difficulté de reprendre une vie normale. La honte d'avoir participé de près ou de loin à ce drame. L'impossibilité de témoigner auprès de ses proches. Mais, c'est aussi l'histoire de cheminements intérieurs, d'amitiés qui vont permettre à ces personnes, qui pourraient être vous et moi, de se "reconstruire" et d'avancer...
Un livre émouvant...