Sarkozy aime dire qu'il parle comme le peuple, et agit en conséquence. A première vue, c'est à mettre à son crédit. Mais a fortiori, c'est avoir une piètre idée du peuple, et par conséquent le rabaisser, voire l'insulter. Le sinistre de l'intérieur expose des idées simplistes. Face à un problème complexe comme l'insécurité, aux causes multiples et variées, il trouve une solution, et une seule : la répression. A trop vouloir faire peuple, Sarkozy a négligé la prévention et le traitement social. Il pourra toujours déployer son énergie jusqu'à risquer le court-circuit, mais les problèmes qui existaient avant son arrivée au pouvoir sont présents et de façon encore plus criante, même s'il désigne à la vindicte populaire un coupable. La semaine dernière les juges, avant les sans-papiers... A qui le tour bientôt ?
Puisque le sinistre est candidat à l'élection présidentiable, on constate que son programme est tout aussi simpliste. Il propose la rupture. En quoi, on ne le sait pas trop. En tout cas, pas avec le libéralisme, on a vu sa politique les quelques mois où il fut à Bercy, ni avec des pratiques politiciennes d'un autre temps, comme dans les Hauts-de-Seine où il favorisa l'élection au Sénat de Charles Pasqua malgré toutes ses casseroles, ni encore avec le communautarisme ambiant...
Un type qui instumentalise sa famille, femme (Cécilia par-ci et par-là) et ses enfants ("bonne chance mon papa" lui a dit au micro son marmot devant les milliers de congressistes UMP du Bourget) et qui est à ce point obsédé par sa carrière et le Pouvoir, ne nous inspire décidément pas confiance. Enfin, Sarko et sa pensée simpliste ont des petits côtés impulsif et va-t'en-guerre qui ne disent rien à nos pas perdus, et qui sont en contradiction avec l'idée que l'on a de la plus haute fonction. On ne fera pas l'éloge, loin de là, de son ancien mentor, l'actuel président Chirac, mais qu'aurait décidé Sarko président quand Bush et consorts cherchaient des alliés pour aller guerroyer en Irak ? Foncer bille en tête en disant "oui" ?