Vème arrondissement : le MoDem ménage Jean Tibéri.

un léger décalage...

Billet

meyer.jpg Philippe Meyer, le candidat du MoDem a décidé de se maintenir contre l'actuel maire, Jean Tibéri, et Lyne Cohen-Solal, la candidate de la gauche.

Dans un billet intitulé "Il est temps de changer de voie", Philippe Meyer manie la langue de bois politicienne (pléonasme) avec un rare cynisme :

Il ne faut pas laisser le cinquième demeurer le champ clos de l’affrontement entre deux archaïsmes : l’archaïsme d’une gauche sectaire et l’archaïsme d’une droite clanique.

Quelle phrase admirable :

  • Renvoyer dos-à-dos Tibéri, ancien maire de Paris, fidèle lieutenant de Chirac, maintes fois poursuivi en justice, et son opposante est stupéfiant.
  • Qualifier la gauche d'archaïque et de sectaire et la droite de clanique, revient par déduction à attribuer toutes les vertus au MoDem : ni archaïque, ni sectaire et ni clanique.

Un parti d'une telle qualité devrait occuper la 1ère place ! On peut même en déduire que les citoyen(ne)s sont aveugles d'avoir seulement relégué P. Meyer en 3ème position. Ou alors, les médias sont responsables : improbable, Meyer est du sérail. Ou encore, un complot : à voir...

Quand Meyer drague l'électorat de gauche :

On peut lire qu'il regrette vivement que dans son arrondissement :

Les personnes qui quittent la vie active ont de plus en plus de difficultés à rester. Celles et ceux qui entrent dans la vie active, célibataires ou en couple, avec ou sans enfants, ont le plus grand mal à s’installer

N'est-ce pas lui avec ses compères, tous les dimanches sur France Culture à 11 heures, qui défendent inlassablement les "nécessaires réformes", notamment celles des retraites, réalisées par les gouvernements Raffarin et Fillon ? Des réformes qui privilégient les revenus du capital au détriment des revenus du travail...

Le candidat du MoDem fait mine de découvrir la crise du logement liée à celle du pouvoir d'achat, conséquence directe des politiques néo-libérales impulsées par Chirac et Sarkozy.

P. Meyer semble perdre ses repères néo-libéraux ! Il est vrai qu'en campagne électorale, le risque de tomber dans la démagogie est important...

Plus loin, il récidive :

Une proportion croissante de logements est transformée en résidences secondaires. L’augmentation du prix du mètre carré entraîne l’uniformisation sociale

Voilà une phrase bien étonnante qui pourrait figurer sur le tract d'une liste de gauche ou d'extrême gauche... Pas de doute, P. Meyer oublie son néo-libéralisme et prône l'interventionnisme ! Superbe retournement idéologique ! C'est du pragmatisme ! Ou de l'opportunisme !

Il va même jusqu'à affirmer que :

La loi donne à la municipalité la possibilité de lutter contre cette spéculation sur les fonds de commerce.

Hélas, il ne donne aucune référence légale... Comme c'est dommage !

Bizarrement, le candidat du MoDem dénonce des faits qui ne sont pas de la responsabilté de l'équipe de Delanoë. De plus, il ne précise jamais que lesdits faits sont dus à des choix gouvernementaux, qu'il a soutenu.

Enfin, Meyer envoie des signaux à l'électorat de droite :

La vie d’un arrondissement c’est aussi la facilité de circuler en toute sécurité. Il est temps de la rétablir.

Le Vème arrondissement zone de non droit avec ses bandes de délinquants sujet à l'insécurité, fallait oser ! Décidément, le candidat P. Meyer offre un visage bien différent du journaliste P. Meyer.

Excusons-le, il doit attirer l'attention et séduire les citoyen(ne) en utilisant des méthodes partisanes pas forcément modernes ni reluisantes.

En conclusion, P. Meyer entend faire du Vème arrondissement une sorte de M.J.C. qu'il animerai :

Je crois qu’un maire d’arrondissement peut et doit jouer et faire jouer à son conseil un rôle décisif dans le Paris d’aujourd’hui : celui d’animateur social.

Conclusion originale qui masque mal le reste.La démagogie de ce candidat du MoDem qui tape sur la gauche et ménage Jean Tibéri.