le pain quotidien (Joseph Poulaille)

un léger décalage...

Billet

poulaille.JPG En bibliothèque, ou chez des bouquinistes, on arrive parfois à dénicher des raretés comme ce livre qui n'ont pas été rééditées depuis des lustres.

Le pain quotidien, c'est ce qui permet de vivre.

Sur un chantier, le père Magneux, compagnon charpentier, tombe d'un échafaudage. Il échappe par miracle à la mort et à la paralysie. Il devra toutefois rester au lit plus de 6 mois avant de reprendre une vie "normale". Dans son malheur, l'assurance refuse de le couvrir. Ce sont ses camarades et le voisinage qui se cotiseront pour permettre à la famille Magneux de vivre puisque les revenus de sa femme, canneuse de chaises, améliorent seulement l'ordinaire.

Grâce à ce roman, le lecteur découvre la vie de cette famille et celle des voisins, ses espoirs en une vie meilleure, ses difficultés à joindre les deux bouts, sa fierté d'appartenir à la classe ouvrière, la solidarité qui n'est pas un vain mot chez les "rouges", également les grèves pour des salaires décents et la semaine de 40 heures, les élections législatives.

L'auteur, Henry Poulaille (1896-1980), s'inspire de ses souvenirs d'enfance. Il fait revivre le Paris populaire de l'année 1905, au sein d'une famille modeste, dans le XVème arrondissement vers Convention. Un livre savoureux, étonnant avec des personnages attachants que Stefan Zweig avait salué par ces quelques mots :

"Votre roman m'a frappé par son intensité. Nous avons si peu de livres où on sent cette saine substance "peuple" et je ne sais presque personne -sauf Gorki-qui sait tellement décrire l'élément humain."

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