le roi des juifs (Nick Tosches)

un léger décalage...

Billet

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Plus des mots comme "liberté", "libération" - et "vérité" - emplissent l'air tels des remugles chimiques, plus la liberté et la vérité sont mises en danger ou tout simplement réprimées. Elles deviennent semblables à "l'arôme printanier"ou aux "fleurs de montagnes" du déodorant - une puanteur d'artificialité, un mensonge.

Et plus les mots se substituent aux choses - plus ils en arrivent non à les désigner mais à les supplanter -, plus nous devons opérer une distinction entre les mots "corrects" et les mots "incorrects". Pas en se fondant sur des critères poétiques ou linguistiques, mais plutôt sur des critères "moraux".

Ces quelques lignes, ci-dessus, sont issues d'un roman de Nick Tosches intitulé "le roi des juifs" qui retrace la vie d'Arnold Rothstein.

Ce dernier qui était américain, juif et new-yorkais, domina le monde des jeux et de la finance du New-York des années 20.

Aussi, Nick Tosches enquète sur le judaïsme et "la naissance" du monothéisme, l'histoire de la diaspora juive, puis sur les États-Unis et New-York puisque tous ces sujets se rapportent à son héros. Ils le conduisent à s'interroger sur l'évolution de la société américaine, son histoire et ses dérives...

Nick Tosches ne s'est pas contenté d'écrire une biographie classique. Il s'est astreint à tirer tous les fils qui se rapportent à son héros, en s'interdisant toute romance.

Le résultat est surprenant et carrément brillant. Un livre fascinant.