les anges n'ont rien dans les poches

un léger décalage...

Billet

«Tout à fait. C'est bourré d'idées, m'entendis-je répondre d'une voix de lèche-cul. (...) La psychologie du progrès est un livre important pour moi. J'aime son approche systématique du progrès personnel.»

Dan Fante est le fils de John, l'un des plus grands auteurs américains du XXème siècle, et autant l'avouer, malgré nos réticences à lire le livre d'un "fils de...", nous avons été emballés par sa lecture.

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«J'ai observé depuis longtemps que la majorité, la masse, le troupeau, les moutons, les paumés sont trop paresseux pour se bouger le cul et se donner les moyens de gagner. Le progrès personnel implique un engagement fort, nous le savons tous les deux. Il faut attraper la vie par les couilles et tirer d'un coup sec. (...) Ce que je veux c'est être un gagneur.»

Le roman débute avec la sortie de Bruno Dante de l'asile psychiatrique où il avait été enfermé après un énième accident de parcours. Il part aussitôt à L.A. pour une ultime visite à son père qui agonise à l'Hôpital.

Le narrateur est comme un funambule alcoolique qui va essayer de garder l'équilibre, autrement dit d'avoir un comportement décent et discret dans un moment particulièrement pénible pour sa mère, sa sœur et son frère. Pas sa femme car dans son couple, les sentiments balancent entre indifférence et haine, si bien qu'il volera même sa carte bancaire pour financer une virée en compagnie d'une jeune paumée, prostituée à l'occasion, et du chien de son père... A court d'argent, il réussira à se faire embaucher comme VRP en se montrant particulièrement motivé et convaincant comme en témoignent les quelques citations ici.

«Je suis fier de ma loyauté, de ma disponibilité et du suivi de l'exécution. Je suis un battant, je le sais. (...) je suis ici pour m'impliquer dans une carrière, me réaliser et gagner mon indépendance financière»

Les anges n'ont rien dans les poches est un roman passionnant qui raconte l'envers du rêve américain. Le narrateur ne se nomme pas Bandini mais on ne peut s'empêcher d'y penser pour le ton, l'ambiance, le style et la justesse. Il permet d'ailleurs d'en savoir plus sur John Fante, ses rapports avec la littérature, l'industrie du cinéma, et ses enfants.

A lire.