En effet :
« Le tribunal de grande instance de Pontoise (Val-d'Oise) a ordonné vendredi à l'enseigne de bricolage Bricorama de ne plus ouvrir le dimanche sans dérogation en Ile-de-France, sous peine d'une astreinte de 30.000 euros par infraction (...) »[1]
Cette décision de justice est exceptionnelle, d'une part parce qu'elle rappelle qu'il faut une dérogation administrative pour forcer les salariés à travailler le dimanche (prendre en otage ?), d'autre part, le montant de l'astreinte est suffisamment important pour décourager toute inobservation de ladite décision, mais surtout, elle s'applique à l'ensemble des Bricorama franciliens, soit 31magasins.
Exceptionnelle enfin, parce que le juge n'a pas été sensible au double chantage à l'emploi et à la baisse des revenus des salariés exercé par l'enseigne :
« fermeture dominicale entraînerait une perte de revenu ainsi qu’un risque de licenciements à cause de la baisse du chiffre d’affaires. »
Et le délégué FO de rappeler :
« Si notre salaire était correct, personne n’aurait besoin de sacrifier sa famille et ses enfants en travaillant le dimanche Ceux qui le font n’ont pas le choix, ils y sont obligés économiquement. Ce n’est pas forcément du volontariat.»[2]
Des évidences qu'il est bon de rappeler tant le discours dominant tend à occulter l'exploitation salariale...
Notes
[1] Europe 1 - Travail dominical : Bricorama tancé
[2] Le Parisien - Ile-de-France : Bricorama n’a plus le droit d’ouvrir le dimanche