La dernière loi de sécurisation de l'emploi produisant ses fruits avec de massives fournées de licenciements, le gouvernement s'attend à une reprise des créations d'emplois. C'est dans ce contexte extrêmement favorable que le président du MEDEF a proposé à l'immense président de la République, le démocrate Hollande, un marché :
« Le potentiel d'emplois est là, mais la France doit se débarrasser des règles d'un autre temps qui bloquent l'esprit d'entreprise et empêchent les chefs d'entreprise de recruter 7 millions de chômeurs ! »
Le Premier ministre Valls, la main sur son cœur gauche, a saisi la balle patronale au vol :
« J'ai conscience que la cure d'amaigrissement du code du travail n'a pas été suffisante. Soyons réalistes, il est de la responsabilité de la gauche de remettre au travail les quelques 7 millions de chômeurs. Par conséquent, le ministre de l'économie et le ministre de l'emploi vont déposer sur le bureau de l'Assemblée nationale le projet de loi de consolidation de l'emploi. »
Dans son dernier éditorial, Arnaud La Parmentier, le brillant journaliste objectif, neutre et indépendant du Monde libre a estimé :
« Le parti socialiste au pouvoir a compris les impératifs de la science économique. Il propose une nouvelle série de mesures - certes l'ensemble fait un peu fourre-tout - qui va donner une bouffée d'oxygène au pays. Chacun mesure les effets néfastes du chômage, sur les chômeurs eux-mêmes, qui se manifestent par des phénomènes de désocialisation, de fainéantise, de vice et de fraudes, ainsi que sur les finances publiques par le manque de ressources et le surcoût de l'assistanat. En transposant les lois Haltz, le premier ministre de gauche s'inspire de la social-démocratie allemande qui a redonné à l'économie allemande son dynamisme. »
Quant à Laurent Frojjin, directeur de Libération Express, il salue le courage de François Hollande :
« A un an de la présidentielle, le Président accélère sa gouvernance en brisant de nouveaux tabous, au risque de se fâcher définitivement avec une partie de l'électorat de gauche. A droite, LR critique le manque de volonté du gouvernement, même si certains cadres saluent une mesure qui va dans le bon sens; et, le FN, une loi sociale laxiste qui va surtout profiter aux immigrés. Quant au Front de gauche, il dénonce une mesure de régression sociale comme d'habitude et réclame un référendum. Mais, François Hollande n'est pas populiste, il n'est pas grec, il n'a pas de temps à perdre. Il est sûr de ses choix, confiant qu'une politique de gauche doit être moderne et libérale. Soyons objectifs, sa réélection se gagnera au centre extrême droit à condition que la courbe du chômage s'inverse ! Aussi, pour la quinzième fois depuis le début du premier quinquennat hollandais, Valls devrait dégainer le 49-3 pour imposer le service du travail obligatoire pour les chômeurs à 1 euro de l'heure. »
Aux dernières nouvelles, les frondeurs annoncent qu'ils s'abstiendront si le dialogue au sein du parti socialiste n'est pas fructueux : c'est la seule information rigolote, non ? Rien de tel que le comique de répétition. Hein ? Non, ceci est encore une fiction...