La bourgeoisie a choisi le racisme pour sauver le système

un léger décalage...

Billet

Cette semaine, une délégation du Rassemblement National conduite par Bardella était invitée par le gouvernement israélien.

L'extrême droite française est séduite par Israël, son  système politique profondément inégalitaire et raciste, qui rappelle l'apartheid qui sévissait en Afrique du Sud. En l'espèce, tous les citoyens israéliens n'ont pas les mêmes droits selon qu'ils soient juifs ou arabes... à tel point qu'une personne de confession juive qui débarque  de n'importe quelle contrée et s'établit en Israël a plus de droits qu'un arabe israélien né en Israël et dont la famille vit depuis plusieurs générations...

Le RN se reconnaît dans le régime raciste israélien. C'est son modèle. Le RN a troqué son antisémitisme historique pour le racisme anti-musulmans, anti-arabes, bref le racisme islamophobe. Son bouc émissaire prioritaire n'est plus le juif mais le musulman (ou apparenté...). Son idéologie reste la même, profondément inégalitaire en essentialisant des personnes, non pas pour ce qu'elles sont, mais en raison de leurs supposées origines ethniques ou croyances religieuses. Il a juste changé de cible. Le tout est étayé par son programme inégalitaire, si favorable aux intérêts de la bourgeoisie.

Le racisme de l'extrême droite est structurel, il fait système. Il ne cherche pas à gommer les inégalités sociales. Il les justifie. Inégalités raciales et sociales sont conformes aux intérêts de la bourgeoisie. Derrière le racisme, il y a le darwin social qui naturalise et justifie toutes les inégalités sociales, raciales et de genre. Pas étonnant dès lors qu'en pleine crise du capitalisme, les médias détenus par le milliardaire Bolloré diffusent ad nauseam la propagande raciste contre nos concitoyens originaires ou descendants de personnes originaires d'anciennes colonies. Les autres médias détenus par des oligarques et l'Etat suivent.

Les propos racistes et antisociaux - sous-couvert de République, culture, laïcité, sport, valeur travail - sont banalisés H24 par ces médias dominants pour diviser les classes populaires et moyennes et préparer la victoire du RN ou d'une force politique qui partage ses idées. Il s'agit de sauver un système doublement en crise. Crise du capitalisme et crise de la Cinquième République.

D'une part, la population française n'adhère plus majoritairement aux politiques néolibérales qui à la fois appauvrissent les classes populaires et moyennes, détruisent l'industrie et l'agriculture, et réduisent à peau de chagrin les services publics et les droits sociaux. Face à la contestation sociale, le pouvoir politique use et abuse de la force policière pour imposer ses réformes.

D'autre part, le régime macroniste n'a plus aucune légitimité depuis les dernières législatives. Il se maintient au pouvoir par une pratique spécieuse des institutions et grâce à la collaboration de la droite classique et au soutien honteux de l'extrême droite et du parti socialiste. Les partis traditionnels de gouvernement, LR et PS, ont perdu leur hégémonie. La macronie également. Seuls deux partis parlementaires progressent, le RN et LFI.

Dans cette crise de régime, la bourgeoisie qui détient les moyens de production n'a qu'une option politique pour sauver le système capitaliste et ses privilèges : le Rassemblement national. Raison pour laquelle, elle emploie ses médias à diffuser l'idéologie raciste et inégalitaire de l'extrême droite, et, à dénigrer la France Insoumise, seule force politique anticapitaliste et antiraciste susceptible de l'emporter face au RN.

Depuis le 7 octobre dernier, la bourgeoisie s'est saisie des attaques terroristes du Hamas pour faire coup double : discréditer définitivement LFI et blanchir le RN de tout soupçon d'antisémitisme. Le dénigrement de LFI a pris une autre dimension. Les accusations d'antisémitisme pleuvent sur elle.

Or, la critique de la politique israélienne par LFI n'essentialise pas le peuple israélien, et notamment les juifs, d'autant que ces derniers ne peuvent être réduits et rabougris à cet Etat. Des citoyens israéliens juifs combattent la politique coloniale du gouvernement d'extrême droite israélien, à l'instar d'une partie de la diaspora juive. LFI traite le gouvernement israélien comme n'importe quel autre gouvernement d'un pays étranger, à l'aune de sa politique, ses conséquences et ses objectifs. Il est donc normal, au regard de son programme, que LFI critique un pays dont le gouvernement massacre des populations civiles, pratique le nettoyage ethnique à des fins coloniales et ne respecte pas le droit international.

L'accusation d'antisémitisme contre LFI est infondée. Les discours de ses responsables et le contenu du programme ne sont ni antisémites, ni racistes d'une manière générale. L'idéologie portée par LFI est universaliste, égalitaire, antiraciste et anticapitaliste.

Affirmer le contraire ou se taire quand l'accusation d'antisémitisme est dirigée contre LFI fait de celui qui affirme ou se tait, le complice du RN et de la bourgeoisie. Parce qu'à la fin, ce sera soit la gauche radicale profondément anticapitaliste et antiraciste incarnée par LFI , soit la droite ou l'extrême droite raciste et inégalitaire qui sera au pouvoir.