La primaire du Front National

un léger décalage...

Billet

A l'âge canonique de 20 ans, le blog a fait un sinistre cauchemar : la primaire du Front National !

En l'espèce, cet horrible songe est survenu dans la nuit du jugement de la mère Le Pen, condamnée à cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate, de quelques membres de sa famille, de son petit personnel et d'anciens députés européens du parti.

Au commencement, il y eut une période de flou, un Rassemblement National sans cheffe, des positionnements bizarres, voire opportunistes, le dénigrement systématique de Mélenchon et LFI, le président Macron vantant Pétain et Maurras, puis entre deux claques, Bayrou et sa submersion migratoire, et, enfin Tondelier exigeant que Rima Hassan se taise...

Bref, une grande période d'incertitude avant que le puzzle ne s'assemble.

Ce fut comme un éclair, François Ruffin défendait la « valeur travail » !

Tu y crois, l'auteur de « Merci Patron » ?

Donc, j'entendais dans cette abominable hallucination notre bon picard des bourgs et des bourges vanter avec tendresse, car la France a besoin de tendresse ajoutait-il, la fumeuse « valeur travail ».

Le travail qui ceci, le travail cela, sans jamais dénoncer l'exploitation et l'aliénation...

Je t'assure...

Il reprenait naïvement ou cyniquement cette vieille antienne de la droite classique néolibérale qui va de pair avec la dénonciation des personnes les plus pauvres, bénéficiaires des allocations sociales, qualifiées « d'assistées » pour faire croire au prolo qui se lève tôt que son salaire de misère résulte de « l'assistanat » comme ils disent.

Et puis, Fabien Roussel est apparu tel un sphinx derrière la fumée de son barbecue, manifestement inspiré par le fumé des brochettes !

Il affirmait que le « racisme anti-blanc » au même titre que les autres racismes existait réellement ! Visiblement, il en avait ras la casquette de subir personnellement plusieurs fois par jour moult contrôles d'identité !

Le « racisme anti-blanc » donc !

Ni plus ni moins, surtout plus que les autres racismes depuis que les wokistes voulaient lui interdire la bonne gastronomie si chère à la culture française !

J'étais en sueur !

D'ailleurs, cette apparition surnaturelle a failli me réveiller et me délivrer de ce délire extrême droitard dans lequel le leader d'un parti communiste reprenait ce concept cynique inventé par l'extrême-droite pour nier le racisme structurel dont souffrent les personnes plus ou moins originaires des anciennes ou actuelles colonies.

J'étais en eau !

Cet épouvantable rêve persistait.

Sur le bord du terrain, Ruffin, manifestement hors-jeu, prétendait qu'il ne pouvait pas prendre position sur la mort d'Adama Traoré, bla-bla-bla, et qu'il avait foot le jour de la manif contre l'islamophobie.

Enfin voyons, soyons sérieux, lui il était pour la lutte des places, heu des classes, et, le racisme et autres machins woke c'était pas sa priorité, fallait surtout pas fâcher le facho !

La France a besoin de tendresse, bordel !

Plus tard, près de l'Assemblée nationale, Roussel brandissait un saucisson sec en compagnie de Jadot, Faure, Darmanin, Le Pen, Retailleau, Ciotti et Zemmour dans une manifestation de syndicats de police d'extrême droite contre le supposé laxisme de la justice !

A la radio et à la TV, des experts en tout et surtout de rien s’enthousiasmaient pour la reconfiguration politique qui marquait la fin du vieux clivage entre la gauche et la droite grâce à cette primaire du Front National pour la présidentielle.

Une primaire coorganisée par le RN, LR, PCF, UPR et Picardie debout pour choisir démocratiquement le candidat de cette alliance inédite dénommée le Front National !

Bardella, Roussel, Ruffin, Ciotti, Asselineau et Retailleau surenchérissaient pour défendre la « valeur travail », « l'entreprise », la République et la souveraineté nationale, d'une part, et, combattre « l'assistanat » et le « racisme blanc » et la justice laxiste, d'autre part !

Ouf, le réveil a sonné.

Tout cela n'était donc qu'un mauvais cauchemar !

Enfin, presque tout...