coutumes bureaucratiques

A cet instant, le lecteur pense évidemment à notre omniprésident de la République. Or, il s'agit du président directeur général de La Boite, une multinationale dont le budget doit faire rougir de jalousie certains dirigeants en ce bas monde...

Comme de coutume, Jackson Five, ma chef, vint me souhaiter la bonne année... Votre serviteur lui rendit la politesse avec enthousiasme. Nous essayâmes d'aborder quelques sujets relatifs au travail, mais la dame glissa sur des chemins de traverse, à un tel point que nous faillîmes énumérer nos cadeaux de noël ! Elle repartit sans s'enquérir des dossiers en cours.

Un peu plus tard, allant déposer un dossier sur son bureau, je la découvrais en grande conversation avec une collègue... Au ton et mots entendus en passant, les deux gazelles s'entretenaient de choses sans doute plus intéressantes et distrayantes que les sujets purement professionnels... Bref, l'année commençait doucement.

Comme de coutume, Jackson Five passera la nouvelle année de travail comme les 30 dernières : dans le couloir en train de papoter... No stress. Chez elle, la souffrance au travail est cyclique. Elle arrive aux alentours de 13h 30 quand elle lutte contre la sieste digestive. Connaître de visu le PDG de La Boite et être directement apprécié par lui, offre quelques menus avantages...

Comme de coutume, le mois de janvier fut marqué par les voeux présidentiels. N'étant pas présent à Paris, au siège, c'est par visio-conférence que les salariés de La Boite entendirent la parole présidentielle depuis les locaux new-yorkais de La Boite, à quelques encablures du siège de l'ONU.

L'homme est de la race des winners. Le style vieux beau, décontracté, post soixante-huitard, costard noir à rayures, coiffure classique en arrière, rollex au poignet gauche, alliance brillant de mille feux, sourire colgate. L'archétype de la France bling bling...

Comme de coutume, le président tint un discours qui relevait de la pure langue de bois managériale, à la fois techno geek, paternaliste et confiante en l'avenir de ses troupes... Comme de coutume bureaucratique, le vulgus factotum qui se lève tôt (pour gagner quoi ?) s'en fichait et n'attendait que la fin pour trinquer et déguster quelques petits fours.