« Nous sommes dans une période sombre pour notre justice » (R. Badinter)

un léger décalage...

Billet

Le quotidien Le Monde du 23 février 2008 a publié une interview de Robert Badinter relative à loi de rétention de sûreté.

Robert Badinter ne mâche pas ses mots... Morceaux choisis :

Sur la rétention de sûreté

On crée l'emprisonnement pour raisons de dangerosité, concept éminemment flou. Une personne sera enfermée, non plus pour les faits qu'elle a commis, mais pour ceux qu'elle pourrait commettre.

Il n'y a pas loin de la remise en cause de l'Etat de droit :

On perd de vue l'un des fondements d'une société de liberté. On est emprisonné parce que l'on est responsable de ses actes. Nous passons d'une justice de responsabilité à une justice de sûreté. C'est un tournant très grave de notre droit. Les fondements de notre justice sont atteints. Que devient la présomption d'innocence, quand on est le présumé coupable potentiel d'un crime virtuel ?

Et, il poursuit :

Le fait que la loi sur la rétention de sûreté ait été jugée conforme à la Constitution ne change pas sa nature : ce sera toujours une mauvaise loi. Il y a eu des heures de gloire pour la justice : la fin de la torture, du bagne, l'abolition de la peine de mort, la possibilité pour un citoyen français de faire un recours à la Cour européenne des droits de l'homme. Aujourd'hui, nous sommes dans une période sombrepour notre justice.

Bref, soyons vigilants, et dans quatre ans, vivement la gauche !

Commentaires

1. Le vendredi 29 février 2008, 12:50 par patrick

et si, hélas, il ne s'agissait que de notre justice.

2. Le vendredi 29 février 2008, 13:56 par pas perdus

tu es bien pessimiste

3. Le vendredi 29 février 2008, 19:49 par patrick

tu vois, je songe toujours à ceux qui n'ont rien et auxquels maintenant on prend davantage encore. une anecdote : je disais à une personne qui se plaignait du dos, que je souffrais des mêmes maux mais la piscine m'aidait beaucoup et me donnait même beaucoup d'aisance, je lui parlais de l'eau comme de la thérapie qu'elle est pour moi, une évidence. Christophe -c'est son prénom - me dit simplement qu'il y avait songé mais à près de 3 euros l'entrée, c'est trop cher pour lui et sa famille. 3 euros, je n'y aurais même pas pensé.

4. Le samedi 1 mars 2008, 12:08 par pas perdus

Moi non plus. Une bonne partie de la population est en voie de paupérisation. La redistribution des richesses est en panne. Le pouvoir en place ne risque pas d'améliorer la situation.