La Poste : fin du service public ?

un léger décalage...

Billet

sos.poste.gif En surfant, nos pas perdus ont découvert l'initiative (ancienne !) d'un député belge au parlement européen contre la fin du service public postal.

Depuis plus d'une dizaine d'années, la Poste en France se prépare à la concurrence. Après les lois Quilès, le public semblait apprécier que la poste se modernise.

Mais aujourd'hui, l'opinion a tourné, constatant la fermeture de nombreux bureaux de poste, aussi ruraux qu'urbains, le refus de distribuer le courrier dans certains secteurs ou immeubles, l'augmentation annuelle des timbres, des services colis plus chers les uns que les autres. Sans évoquer les conséquences néfastes sur l'emploi ici (pour plus de détails, cliquez ici) et au sein de l'union européenne où 35 000 emplois ont été supprimés entre 2000 et 2002.

Tous les autres pays européens ont du s'adapter. Certains (Angleterre, Allemagne) sont plus en avance que d'autres (Belgique, France) sur la voie de la libéralisation. L'objectif de la communauté européenne est d'ouvrir intégralement le secteur de la distribution postale à la concurrence.

Alain Hutchinson signale notamment que :

Ces dernières années, nous avons assisté à une attitude de mépris des services publics qui fait partie de la culture de cette Commission très libérale qui voue aux lois du marché « libre » un véritable mythe…

Cette conception purement économique de la société moderne ressort clairement de la tristement célèbre directive « Bolkestein » qui, dans sa version d’origine, considérait le travail, la santé, l’éducation, le logement comme des marchandises ordinaires, oubliant que ce que la Commission considère comme de simples services sont, pour les citoyens européens, de véritables droits.

C’est ainsi qu’aujourd’hui, nous vivons en direct les épisodes parfois chaotiques de la libéralisation des énergies, des transports, des services portuaires et des services postaux. Pour la plupart d’entre elles, dans les pays où elles se sont déjà produites, ces libéralisations ont eu pour effet de réduire la qualité du service et d’augmenter les prix.

La libéralisation s’accompagnera de pertes d’emplois importantes dans ces services, d’une augmentation des prix mais encore, cette décision affectera les plus isolés et les plus faibles d’entre nous qui ne seront jamais des clients « rentables » pour les entreprises privées.

Nous partageons cette analyse. Néanmoins, cette pétition s'apparente, hélàs, à un tour d'honneur après une défaite honorable.



Or, il y a peu, tant au parlement qu'à la commission, la gauche socialiste européenne avait en main tous les leviers pour mettre un terme ou freiner cette dérive néo-libérale... Elle n'a rien fait en ce sens.

Alors, nos pas perdus ont signé cette pétition (lien sur l'image du billet) en espérant qu'un jour, peut-être, on ne sait jamais... Gardons espoir !

Commentaires

1. Le mardi 25 mars 2008, 16:17 par infosdumonde

Hello,
Je viens de lire ton article. Intéressant !

A bientôt

2. Le mardi 25 mars 2008, 18:32 par pas perdus

Merci

3. Le jeudi 27 mars 2008, 06:33 par patrick

la "fin du service public" c'est sur avec pour chaque personne placée derrière le guichet des objectifs - comme dans les banques - de vendre tout et n'importe quoi. A la question rémanente de 'la petite vieille' qui présente une lettre en précisant 'j'aimrais bien qu'elle arrive demain', le préposé, j'en suis convaincu à son corps défendant, répond CHRONOPOST, Madame, 15 €. Neuf fois sur dix, la réponse est invariable, 'oh non, c'est trop cher', neuf fois sur dix, il reste la dixième multipliée par le nombre de clients moyen de chaque jour.

4. Le samedi 29 mars 2008, 10:18 par pas perdus

J'ai des amis qui ont fait du guichet. Je peux te dire que c'est du délire. On les incite à vendre tel produit une semaine, et un autre 15 jours plus tard... Sans parler, du classement des guichetiers affichés chaque jour dans les locaux réservés au personnel et de la pression de la hiérarchie !

Du moment que le guichetier vend, il sera considéré comme un bon élément même s'il renseigne mal la petite vieille qui n'a besoin que d'un timbre.