an 1 de la sarkozie : crise dans la presse

Dans la version en ligne, à signaler un sondage qui fait état du mécontentement de deux tiers des Français:

Les sondages sont en berne pour le président de la République, un an après son élection. Environ six Français sur dix ne sont pas satisfaits de la politique qu'il mène et estiment qu'il n'a pas respecté ses engagements de campagne.

Le reste de l'article est à l'avenant sauf le dernier paragraphe qui essaie péniblement de po-si-ti-ver :

Un peu de clémence sur certains points. Pourtant, quand on les interroge plus précisément sur les mesures prises ou annoncées par la droite, les sondés sont plus cléments. (...)

Au Figaro, on fête discrètement les anniversaires ! On compte un sondage qui est commenté en usant les mêmes vieilles ficelles que l'Express.

Sauf qu'au Figaro, un jeune éditorialiste plein d'avenir nous donne la leçon :

Un peu à la manière de l'enfant qui refuse le goût amer de la potion en repoussant la main qui veut le guérir, les Français, tels qu'en eux-mêmes, approuvent plutôt les réformes de Nicolas Sarkozy mais jugent sévèrement celui qui en est l'instigateur.

Pour les ânes dont nous contribuons à former le troupeau, mister Mougeotte emploie des arguments chocs :

S'il est un reproche qu'on peut, sans esprit partisan (quelle objectivité, oh Etienne, Etienne !), adresser au chef de l'État, c'est d'avoir laissé accroire (...) que la réforme pouvait se faire sans douleur en oubliant de dire suffisamment haut et fort que tout changement porte en lui-même ses effets négatifs et qu'un temps incompressible (hysteresis) sépare la souffrance engendrée par le changement du bénéfice à long terme qui en résulte.

...Pour tirer les mêmes conclusions que le gouvernement :

Tout certes n'est pas mauvais dans notre beau royaume de France, mais si nous voulons résister à la ronde infernale de la mondialisation, seule l'accélération des réformes nous permettra de nous sauver. (...) Voilà, à n'en pas douter, une claire et belle feuille de route pour l'an II du sarkozysme.

Chez Valeurs actuelles, hebdomadaire classé très à droite, l'anniversaire est quasiment passé sous silence. Un article l'évoque au passage en revenant sur la prestation télévisée de notre omniprésident.

Le journaliste évoque le :

risque de “chiraquisation”, le pire qui puisse le menacer, en raison même des critiques dont il a abreuvé la gestion de son prédécesseur, comment Sarkozy peut-il le conjurer ?

Puis les couacs successifs : les OGM et la cacophonie entre le gouvernement et les parlementaires de l'UMP ainsi qu'au sein du gouvernement, la carte familiale SNCF, la rupture à l'intérieur du couple de l'exécutif... Enfin, il dessine le portrait du 1er ministre idéal pour poursuivre la politique menée cette année...

Pour Valeurs actuelles, c'est seulement un problème de méthode et de communication... :

Difficile de changer d’image et de méthodes sans changer d’équipe… Mais impossible de tout chambouler avant la présidence française de l’Union européenne !

Terminons avec le JDD qui commence fort :

Sarkozy, un an et des chantiers tous azimuts

La suite déçoit. On n'y apprend rien. Arnaud Lagardère Le JDD s'essaie à l'objectivité... Au final, ça ressemble à un inventaire à la Prévert, la poésie en moins...

Pour conclure, nous dirons que la presse de droite soutient toujours son champion, avec plus ou moins de discrétion, entre objectivité feinte et soutien actif allant même jusqu'à glisser quelques conseils...

On note également qu'il est loin le temps où elle parait son champion de toutes les vertus... En ce jour d'anniversaire, c'est presque la crise dans la presse de droite... Une crise de nerfs ?

Dans tous les articles précitées transpire une certaine inquiétude... Cela devrait nous réjouir, et pourtant comme le titre Marianne :

Putain, 4 ans ...