Et encore... Peut-on considérer que l'ère de Colombani and co a permis à ce quotidien de demeurer La référence en matière de journalisme et d'indépendance ?
A cette question, nous répondons par la négative sans l'ombre d'une hésitation.
Le Monde a cautionné et diffusé les idées néo-libérales, les fameuses réformes, comme d'ailleurs une bonne partie des médias... Avec des types comme Minc ou Le Boucher, il devint l'organe de presse officielle de la bien-pensance économique et sociale, celle qui vient du Medef et de la droite.
Avec Le Monde et ses journalistes, les réformes, les plans sociaux, la remise en cause du service public, les privatisations devinrent inévitables, indispensables et nécessaires... Les mouvements sociaux, les grèves, les actions syndicales faisaient, au mieux, l'objet de brêves reléguées dans un coin des pages économiques... Parfois, le mépris et la condescendance transpiraient de leurs commentaires, du style :
les pauvres, ils n'ont rien compris, ils sont archaïques, ils défendent leurs privilèges...
Nos pas perdus ont envie de céder à la facilité et de lâcher :
"Mais de quoi vous plaignez-vous, c'est à votre tour maintenant de goûter directement aux joies des réformes modernes (forcément modernes) du néo-libéralisme"
Et dire qu'une telle situation aurait pu être évitée. Au cours de ces années, d'anciens journalistes de la maison ont tiré la sonnette d'alarme, en vain... On pense à Alain Rollat et à son livre : Ma part du Monde.
Oûtre la ligne éditoriale qu'il dénonçait vigoureusement, A. Rollat expliquait en 2003 que l'équipe dirigeante prenait des risques inconsidérés en construisant un empire au lieu de préserver son indépendance, d'investir dans le journal lui-même et d'épargner en cas de coups durs...
Alors aujourd'hui, que pouvons-nous espérer pour Le Monde ? Rien, sinon qu'il cesse sa dérive sa néo-libérale.
Espérons que les nombreux départs volontaires se feront dans la joie et la bonne humeur, et qu'il n'y aura pas de licenciements économiques... A bien y réfléchir, celui du sieur Eric Le Boucher ne nous causerait guère de peine...
Commentaires
le libéralisme ne s'entiche pas de nostalgie, Libération a déjà disparu ou ce qui en faisait l'identité, au tour du Monde d'être ébranlé...à quand les capitaux asiatiques sur le marché de l'info?
la presse est en mauvaise santé. Les capitaux n'ont pas vraiment de sentiments nationaux, ce qui compte pour eux c'est la rentabilité.
Oui, c'est mesquin de ma part mais Le Boucher licencié, ça ne me donnerait pas envie de pleurer. On verrait ce qu'il pense quand les thèses qu'il défend depuis si longtemps s'appliquent à lui
On ne va pas s'inquiéter pour lui, il doit avoir des amis ailleurs qui l'aideront à publier des articles